Habitante de Saint Germain de Princay, Aude Aymer de la Chevalerie a une passion qu’elle aime faire découvrir aux visiteurs : retracer l’histoire de Jésus, en Terre Sainte, grâce à une maquette géante, réalisée par ses soins.
Passer une heure avec Aude nous transporte en quelques instants à Jérusalem, sur les pas du Christ ! A côté de cette maquette immense, installée dans l’une des pièces de sa grande demeure, elle raconte l’origine de cette initiative : « Depuis toute petite, je rêvais d’aller en Terre Sainte », explique cette mère de famille, grand-mère de nombreux petits-enfants, élevée dans une famille croyante et pratiquante. Avec son époux, il y a 25 ans, elle se rend une première fois dans le pays de Jésus. C’est alors la révélation. « Toute l’Ecriture s’éclaire lorsque l’on découvre les lieux où le Christ a vécu. Quand on lit les Evangiles ici, je dirais que l’on reste un peu ‘au ras des pâquerettes !’. Là-bas, on s’envole et on comprend tellement mieux l’Ecriture », confie Aude, enthousiaste. Depuis, celle qui a fêté ses 50 ans de mariage l’année dernière s’est rendue presque une dizaine de fois en Terre Sainte !
Consciente de cette chance, elle a souhaité transmettre ce qu’elle a découvert, de manière originale et concrète. « Il y a huit ans environ, j’ai eu cette idée de réaliser une maquette géante, représentant Jérusalem, et les différents lieux où Jésus a vécu, jusqu’à Sa Passion et Sa Résurrection ». Après de nombreuses recherches et ébauches de plans, aidée par son époux, « qui a découpé les murailles entourant la ville sainte », elle utilise plusieurs mètres de carton blanc rigide, du sable, des cailloux, et d’autres petits objets chinés. « J’ai d’abord représenté le Temple, lieu central de la vie des Juifs. Puis chaque année, j’ai agrandi en représentant les différents lieux : la piscine de Siloë, le palais du grand prêtre, le Cénacle, jusqu’au Mont des Oliviers et le Golgotha ». A chaque étape, Aude s’appuie sur l’Ecriture, « la preuve et la source », et demande l’avis d’un ami prêtre, bon connaisseur de la Terre Sainte. « Je suis passionnée de l’Ecriture, j’ai même appris le grec puis l’hébreu, d’abord seule, puis avec des cours au séminaire à Nantes », explique-t-elle. Soucieuse du détail, elle passe ainsi des heures à rendre vivantes les scènes de la vie du Christ et les personnages. Pour cela, elle se procure « 500 fèves » chez Emmaüs ! « Un jour, un visiteur m’a dit : ‘Madame, vous avez été gourmande !’ », précise Aude en riant.
Une catéchèse grandeur nature
Le résultat est saisissant et très réaliste. Et les visiteurs sont marqués par leur passage chez Aude. Pendant le Carême, elle a ainsi reçu les élèves de l’école Saint Michel de Saint Germain de Princay, qui bénéficient d’une catéchèse grandeur nature. « Je leur montre le cheminement de Jésus au cours des derniers jours de Sa vie. Ils sont très attentifs. Certains connaissent déjà beaucoup de choses, mais pour d’autres, c’est une vraie découverte », explique-t-elle, « saluant le travail des maîtresses qui se donnent du mal ». Aude enrichit chaque année sa réalisation, avec des objets rapportés de Terre Sainte. Elle leur fait ainsi sentir la myrrhe ou découvrir des habits religieux portés par les Juifs. « Tout cela n’a pas été acheté sur Amazon ! », dit-elle, non sans humour. Aude a même fait reconstituer un clou, comme ceux qui ont cloué le Christ sur la croix, et une épine, comme celle qui composaient la couronne d’épines. « C’est impressionnant de voir ça, comme le Christ a souffert pour nous ».
A chaque fin de visite, Aude prend un temps de prière avec les enfants. « Nous récitons un ‘Notre Père’ et un ‘Je vous salue Marie’. Nous prenons un temps de silence. Je leur dis ensuite : ‘Jésus fait toc-toc à votre cœur. Peut-être que vous y répondrez un jour ?’. Ils sont touchés et très attentifs », se réjouit cette passionnée. « Appréciant les nombreux échanges », Aude accueille ainsi jusqu’à l’Ascension les visiteurs qui souhaitent découvrir cette maquette géante, « mais pas plus de huit personnes par groupe ! ». Au moment de Noël, elle installe aussi une crèche géante, qu’elle garde jusqu’au 2 février, pour la fête de la présentation de Jésus au temple. Elle ajoute ne pas demander de participation financière : « Donnez à l’Eglise ! Donnez à la paroisse ! », dit cette fidèle de la paroisse de Chantonnay, qui invite régulièrement le curé, le père Patrice Boursier, à venir. Elle conclut avec gravité : « Il faut prier, sans cesse, pour la paix en Terre Sainte, pour les chrétiens là-bas, confrontés à l’horreur de la guerre, dans le pays de Jésus ».
Anne Detter-Leveugle
