diocèse de Luçon

Témoignages

25 ANS DE LE JOURNÉE DE LA VIE CONSACRÉE : À LA RENCONTRE DE VIES DONNÉES AU CHRIST

Sœur Marie du Sacré-Cœur, Carmélite, 104 ans depuis le 27 janvier !

La Journée de la Vie consacrée se déroule le 2 février, au jour de la présentation de Jésus au temple. Une fête qui a été choisie pour être la « Journée de la Vie consacrée ». Il y a 25 ans, en 1997, le saint Pape Jean-Paul II soulignait les trois objectifs de cette fête : l’action de grâce d’abord, afin de « remercier le Seigneur pour le grand don de la vie consacrée, qui enrichit et réjouit l’Église par la multiplicité des charismes et le dévouement de tant de vies totalement données au Seigneur et aux frères ». Cela permet aussi de mieux connaître et apprécier la vie consacrée. Enfin, cette journée est une invitation pour toutes les personnes consacrées « à célébrer ensemble les merveilles que le Seigneur accomplit en elles ». Cet anniversaire est l’occasion d’aller à la rencontre de plusieurs communautés féminines, consacrées dans le diocèse, qui vivent leur don total au Seigneur de différentes manières : vie monastique et contemplative au Carmel, religieuses apostoliques avec les Sœurs de la Charité sociale, laïques consacrées avec les Militantes de la Sainte Vierge ou encore au sein d’une famille ecclésiale de vie consacrée, avec les Béatitudes.

Soeur Marie du Sacré-Coeur, Carmélite, 104 ans depuis le 27 janvier !

Son courage et sa fidélité forcent l’admiration ! Sœur Marie du Sacré-Cœur, carmélite à Luçon, vient tout juste de fêter ses 104 ans, ce jeudi 27 janvier 2022  ! Elle reste encore une fidèle assidue à la prière de la communauté, chaque jour, étant présente aux offices et à la messe. Cet anniversaire permet de faire connaître son histoire, qu’elle raconte, entourée de deux de ses sœurs carmélites. Une histoire qui pourrait presque s’apparenter à un scénario de film….

« Je suis née en janvier 1918, à la fin de la guerre, aux Roches de Condrieu, en Isère, le long du Rhône. Mon prénom de baptême est Margue-rite ». Son père cheminot, elle grandit, entou-rée de ses frères et sœurs. A 6 ans, elle échappe à la mort, à cause d’une mastoïdite. « Pour re-mercier la Sainte Vierge de m’avoir gardée en vie, nous sommes allés à Lourdes, quand j’avais 11 ans. Depuis, j’ai gardé une grande dévotion pour la Vierge Marie  !  », raconte-t-elle. Alors qu’elle a une vingtaine d’années, et que la deu-xième guerre mondiale couve, c’est par l’inter-médiaire d’une de ses amies, qui connait une jeune fille entrée au Carmel à Vienne, en Isère, que la jeune Marguerite se sent interpellée pour rentrer, elle aussi, dans la vie religieuse. «  Ses récits m’ont donné envie d’entrer moi aussi au Carmel  ». La jeune institutrice prend alors conseil auprès d’un prêtre et rencontre même Marthe Robin. « Ma décision était prise. J’allais donner ma vie à Dieu au Carmel ». Nous sommes en 1943. Ses trois frères sont faits pri-sonniers de guerre et ses parents ne veulent pas que leur fille parte, la situation étant trop dangereuse pour elle à l’époque. « Alors, je ne leur ai pas dit ! Je suis partie tôt un matin de la maison, leur laissant un mot  : «  Je pars au Carmel à Pamiers ! ». J’avais seulement emme-né une petite valise et un sac d’abricots pour le voyage  », évoque-t-elle malicieusement. Pourquoi ce choix de partir dans le sud ? « On m’avait dit qu’au Carmel, on ne se chauffait pas l’hiver, alors j’ai préféré aller dans le sud où il fait plus chaud ! », dit-elle très sérieuse. Arrivée à la gare de Toulouse, qui grouille de soldats allemands, elle est recueillie par un prêtre, et accueillie dans une école, appelée « la Protec-tion de la jeune fille  ». Elle arrive au Carmel de Pamiers quelques jours plus tard, puis fait sa profession de vie religieuse dans la nuit de Noël de l’année 1944. Marguerite devient alors Sœur Marie du Sacré-Coeur. Pendant 65 ans, elle est l’économe du Carmel, et met tout son cœur à « compter précieusement tous les sous de la quête ! ».

Dieu premier servi

C’est en 2008 qu’elle arrive à Luçon, avec quatre autres sœurs de Pamiers, le Carmel devant fer-mer, faute de vocations. Depuis, sœur Marie du Sacré-Cœur reste une fidèle assidue à la prière de la communauté, ne manquant aucun des of-fices. « Je prie tous les jours. Le matin, j’offre à Jésus ma journée, je Lui offre mes prières, mes paroles, mes conversations. Le soir, je Lui dis : « Merci Seigneur de m’avoir gardée en vie toute la journée ! ». Elle aime aussi la prière avec ses sœurs carmélites  : «  C’est mieux que de rester toute seule ! ». Chaque jour, les Carmélites inter-cèdent pour l’Eglise et le monde  : «  Nous don-nons notre vie à Jésus et nous prions pour nos prêtres  ». L’amour de Dieu et de son prochain guide depuis toujours la vie de sœur Marie du Sacré-Cœur. Avec elle, c’est le témoignage de « Dieu premier servi  », comme le disait Sainte Jeanne d’Arc.

Autre réalité présente dans le diocèse depuis 2015 : les Sœurs de l’Institut de la Charité sociale. Celui-ci a été fondé au Vietnam par Monseigneur Phaolo Nguyen Thanh Hoan. La spiritualité réside dans la première des Béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur » pour venir en aide auprès des personnes âgées ou en difficulté, des enfants abandonnés. En Vendée, les sœurs sont pré-sentes à l’évêché de Luçon, et depuis quelques mois à Challans. Sœur Catherine et Sœur Martine habitent ainsi à deux pas du presbytère et sont très actives au sein de la paroisse : « Nous ren-dons service à l’église, pour la préparation de la messe ou la disposition des fleurs. Nous faisons aussi la cuisine au presbytère, et rendons visite aux personnes âgées qui sont seules », explique Sœur Catherine. « Je leur apporte la communion, et nous prions ensemble. Elles apprécient beau-coup notre venue ».

Oraison, prière des offices, chapelet, adoration et prière personnelle ponctuent les journées des religieuses. « Je suis heureuse d’être au service du Seigneur dans Son Eglise », dit Sœur Catherine. Les Sœurs de la Charité sociale sont 14 en France, il y a ainsi quatre communautés présentes dans l’Ouest : Luçon, Challans, Vannes et Sainte Anne.

Dans le Sud-Vendée, cela fait tout juste un an que le centre spirituel de Chaillé les Marais accueille trois laïques consacrées, membres de l’Institut des Militantes de la Sainte Vierge. Il s’agit d’un institut séculier de droit diocésain, fondé au Burundi en 1962 par un missionnaire d’Afrique (Père Blanc) appelé Père Achille Denis. « Ce missionnaire avait fait la Consécration à Jésus par les mains de Marie, de Saint Louis Marie Grignion de Montfort. Notre institut est né du labeur de ce Père qui, après être arrivé au Burundi en 1945, a commencé à faire connaître la vraie dévotion à Marie dans les écoles, les accompagnements, les confessions, et ceux qui y répondaient étaient nombreux. Actuellement, nous sommes 171 membres répartis dans six pays (Burundi, Rwan-da, Tanzanie, Bénin, Italie, France) et une soixantaine de jeunes sont en formation  », explique Clémence Kabatesi. « Notre spiritualité est mariale et montfortaine, c’est-à-dire la dépendance totale à Jésus par Marie. Notre charisme est de vivre et propager la vraie dévotion à Marie, selon le Père de Montfort. Nous le réalisons dans nos activités polyvalentes pastorales et professionnelles puisque nous n’avons pas d’activités particulières ; nous répondons aux besoins de l’Eglise et de la société. Le but de notre Institut est la gloire de Dieu et l’établissement du Règne du Christ par Marie dans ses membres et dans le monde entier ». Au centre spirituel de Chaillé les Marais, « notre mission est d’assurer la permanence à l’accueil, la préparation et l’animation des offices, la sacristie et la permanence de nuit et les week-ends. Dans la mesure du possible, nous donnons un coup de main dans l’entretien du centre à l’extérieur. Quand il fait beau, nous nous occupons aussi du jardin ».

Se confier à la Vierge Marie

Clémence raconte comment est née sa vocation religieuse : « J’ai senti en moi l’appel dès le jeune âge depuis l’école primaire, en voyant les religieuses de ma paroisse, je me sentais attirée par cette vie sans comprendre de quoi il s’agissait. J’ai dû laisser mûrir cette vocation en me laissant accompagner pour savoir où et à quoi le Seigneur m’appelait. Parmi toutes ces consacrées, quatre choses m’ont attirée chez les Militantes de la Sainte Vierge : l’amour de la Sainte Vierge, l’humilité, la simplicité des Militantes et leur dévouement auprès des pauvres, des malades et de ceux que la société délaisse ». Pour Espérance Ndayisenga, «  il s’agit d’essayer de vivre en ce monde sans être du monde. Chercher Dieu pour être toute à Lui est mon vrai bonheur  ». Pour Félicité Mukeye, «  en découvrant enfant « le Traité de la Vraie dévotion à Marie », du Père de Montfort, j’ai été illuminée par cet ouvrage. Pour que ma vie chrétienne soit approfondie, j’ai compris qu’il me faut renouveler sans cesse mes promesses baptismales et les vivre dans les mains de Marie. C’est ce qui m’a poussée à entrer dans l’Institut des Militantes de la Sainte Vierge ».

Autre réalité présente dans le diocèse aux Sables d’Olonne : la Communauté des Béatitudes, famille ecclésiale de vie consacrée, qui anime le centre spirituel du Relais Pascal depuis 1999. La communauté est constituée de trois branches distinctes (frères, sœurs et laïcs), aspirant à vivre une communion fraternelle dans la complémentarité de ces vocations. Contemplation, communion, compassion et mission peuvent résumer la vie de la communauté : « Aux Sables d’Olonne, nous sommes actuellement 11 membres  : 3 frères (dont 2 prêtres), 5 sœurs et 3 laïcs (l’une d’entre eux ayant rejoint le Seigneur ce 2 janvier 2022). Notre mission consiste premièrement à faire que ce lieu demeure, à la suite des sœurs passionistes, un lieu de prière et de contemplation. Nos liturgies et temps d’adoration sont ouverts à tous. En second lieu, en tant que Relais Pascal, nous nous réjouissons d’accueillir les divers groupes qui souhaitent venir pour des temps de récollections, rencontres, etc. et nous proposons également quelques animations. Il est aussi possible de venir se ressourcer quelques jours seul, en couple et ou en famille (nous accueillons du mardi au dimanche)  », explique Sœur Anne de Jésus, la nouvelle responsable du Relais Pascal.

Appartenir au Seigneur

Elle raconte comment est née son appel à la vie consacrée : « Le plus lointain souvenir que j’en ai date de mes 6 ans environ, lors d’une session à Paray le Monial. Cet appel ne m’a jamais ensuite quittée. De mes 11 ans à 14 ans environ, j’étais très tiraillée car je ne cessais de percevoir que Jésus m’appelait à être toute à Lui et j’étais fortement attirée par la prière mais ne voulais pas être « bonne sœur » ! J’essayais de Le convaincre que je pourrais tout autant L’aimer en étant mère d’une famille nombreuse. La découverte d’une alliance au doigt d’une religieuse et sa signification fut un moment de bascule. Je passais d’être « vieille fille » à être épouse de Jésus : quel changement ! Puis je fis l’expérience d’un véritable coup de foudre pour Jésus et compris alors que cet appel m’habitait profondément et que je ne pourrais jamais épouser quelqu’un d’autre que Lui. Il fallut ensuite discerner la Communauté où Jésus m’appelait. J’ai fortement hésité entre le Carmel et la Communauté des Béatitudes mais Jésus m’a montré sa préférence… je vois combien cette forme de vie consacrée, à la fois contemplative et apostolique, me correspond à merveille, mais je suis heureuse d’être aussi profondément marquée par la spiritualité du Carmel, dont mon nom de profession porte la trace ».

Pour cette journée de la vie consacrée, rendons grâce pour ces vies données  ! Par elles, comme le dit Saint Jean-Paul II, « l’Église contemple sa vocation la plus profonde, celle de n’appartenir qu’à son Seigneur ».

Anne Detter-Leveugle

Dans de prochains numéros,
« Catholiques en Vendée » ira rencontrer d’autres communautés religieuses, présentes dans le diocèse.
Pour découvrir les propositions du Centre spirituel du Relais Pascal, consulter le nouveau site
https://lessables.beatitudes.org
Pour le centre spirituel de Chaillé, le site est : www.centre-spirituel-chaille. diocese85.org