diocèse de Luçon

REPORTAGE
hauts lieux spirituels

A la découverte de lieux spirituels

S’éloigner du tumulte de la vie quotidienne pour trouver le silence, et vivre un temps de repos auprès du Seigneur : en Vendée, de nombreux lieux plus ou moins connus permettent de se ressourcer. Tour d’horizon (non exhaustif !) du diocèse.

Au coeur du bocage ven­déen, l’abbaye de la Graine­tière accueille depuis plus de quarante ans la congrégation Notre Dame de l’Es­pérance. Ici, les moines valides partagent leur vie avec les moines en situation de handicap. Actuel­lement, une douzaine de moines vivent, travaillent et prient dans cette abbaye, qui fêtera le 900e an­niversaire de sa fondation en 2030.

Une fois arrivés à la Grainetière, après avoir sillon­né des petites routes de campagne, non loin des Herbiers, les visiteurs sont saisis par le calme du lieu. Aucun bruit au loin, même si quelques rares oiseaux viennent accompagner le bruit des outils du moine jardinier qui s’active dans le potager. Au coeur de la vie des moines de la Grainetière, l’eucharistie a une place centrale. Chaque jour, en semaine à 9 h 30 et les dimanches et les jours de fêtes à 10 h 30, les frères se retrouvent dans la chapelle. Les célébrations sont ouvertes au public, et chaque jour, des fidèles ou amis venus des com­munes avoisinantes participent à l’eucharistie.

Comme le veut la règle de Saint Benoît, la jour­née est rythmée par la prière et le travail. La jour­née commence par les laudes à 7 heures, puis les offices de tierce (9 h 30), de sexte (12 h), de none (13 h 15), avant de conclure par le chapelet en fin d’après-midi, puis l’office des vêpres à 18 heures, et celui des complies à 20 heures.

Bâtie en 1130, l’abbaye de la Grainetière détient plus de neuf siècles d’histoire. Fondée par des moines bénédictins en provenance de l’abbaye de Fontdouce en Saintonge, sa construction a été achevée en 1210. Pendant la Guerre de Cent Ans, cette abbaye fortifiée fut attaquée par les Anglais. A la Révolution, les bâtiments conventuels étant abandonnés, ils furent vendus comme biens na­tionaux. L’église deviendra alors une carrière de pierre et les bâtiments conventuels seront trans­formés en ferme. En 1963, la Société Civile Immo­bilière de la Grainetière achète ce qu’il reste des bâtiments pour les restaurer. Fin 1978, la congré­gation Notre-Dame de l’Espérance s’installe pour faire revivre le monastère avec un prieuré. L’ob­jectif du fondateur, le père Guilluy, était de mettre la vie monastique bénédictine à la portée de tous. Désormais, la Grainetière se tourne vers l’avenir : en 2030, elle fêtera les 900 ans de la fondation de l’abbaye, qui reste, encore aujourd’hui, un poumon spirituel de la Vendée.

Direction le sud-Vendée, où, entre Sainte Hermine et Luçon, au milieu des champs, une chapelle émerge à quelques centaines de mètres du bourg de Sainte Pexine : il s’agit de la chapelle saint Brice, datant de 1954, qui a été construite sur un site très ancien d’apparitions de la Vierge où une fontaine a surgi au Xème siècle, attirant de nombreux pèle­rinages. Selon la légende, un moine du monastère des Moutiers sur Lay du nom de Bry vint en ce lieu pour s’isoler et prier. L’histoire rapporte qu’il a eu au cours de l’une de ses prières, une vision de la Sainte Vierge. Il réalisa une petite cellule décorée d’un autel au-dessus duquel il plaça une statue de la Vierge. Il fut stupéfait lorsqu’il vit jaillir un filet d’eau au pied de cette grotte.

La fontaine de Saint Bris (devenue Saint Brice au XXème siècle) est toujours présente et son eau est réputée bénéfique pour les maladies du corps. Des miracles de guérison en firent le lieu de pèlerinage le plus fréquenté du Bas Poitou pendant plusieurs siècles. En 1721, une petite grotte fut érigée devant la source, contenant une petite cellule avec une Vierge en bois polychrome de la même époque.

Du XVIIIème au début du XIXème siècle, douze à quinze mille personnes venues d’Anjou, de Bretagne, de Touraine se pressaient sur le site de Saint Brice dans la nuit du 15 août (Assomption de la Vierge) et celle du 8 septembre (Nativité de la Vierge).

Sainte Pexine a vu son église paroissiale brûler le 28 mai 1794, incendiée par les colonnes infernales, pendant la Terreur. Jamais reconstruite faute de moyens, c’est le seul village de Vendée sans église. Aussi, quand l’abbé Bethys entreprit de construire cette chapelle, ce fut comme redonner un coeur au village. L’association des ‘Amis de la chapelle Saint Brice’ a vu le jour en 2016 pour entretenir, restaurer et faire vivre le lieu : le 15 août, la messe est célé­brée à la chapelle en l’honneur de l’Assomption de la Vierge Marie et depuis 2021, l’association a relan­cé la tradition de la messe de la Nativité de la Vierge le dimanche le plus proche du 8 septembre, avec une procession depuis la statue du Sacré Coeur à 800 mètres de la chapelle, à travers champs.

Un autre lieu dédié au culte de la Vierge Marie mérite un détour en remontant vers le nord-ouest : la cha­pelle Notre Dame de Garreau, sur la commune de la Chapelle Hermier. La légende raconte qu’un religieux aurait vu une apparition de la Vierge Marie, sous la forme d’une femme lavant du linge dans les eaux du Jaunay. La chapelle aurait été construite en mémoire de cette apparition. Une autre légende affirme qu’au Moyen Age un chevalier qui allait se noyer dans les eaux du Jaunay fit une prière à la Sainte Vierge, lui promettant de lui faire édifier une chapelle s’il était sauvé. Louis XIII y serait également venu prier en 1622, après avoir vaincu les protestants à Riez.