Abbé Philippe-Airaud

En mai, prions Marie !

1 mai dans le diocèse de Luçon

En ce 1er mai, nous prierons autour de nos évêques pour les vocations dans le beau sanctuaire de Saint- Laurent-sur-Sèvre. Le père de Montfort voulait enraci­ner tous les fidèles dans les grâces de leur baptême. Vivre véritablement du Christ Jésus motivait son âme de feu, pour lui-même et tous ceux qu’il rencontrait. Il enseignait le meilleur moyen d’y parvenir en prenant la Vierge Marie chez soi. Marie nous donne sans cesse son Fils et à son Fils.

Fille de Sion, toute sa vie proclame la fidélité et l’enracinement de sa foi, de son espérance et de sa charité. Fille de Sion, son être de Vierge, de Mère, de consa­crée, dévoile toutes les facettes de la Miséricorde divine pour tous les hommes. Figure exemplaire de l’Église, nouvelle Sion, Jérusalem céleste, Elle étend sa ma­ternité à tous les enfants du Père qui trouvent en Elle refuge dans la détresse, force dans la faiblesse, lumière dans le désespoir, miséricorde dans le péché, consolation dans la croix, douceur dans les aspérités de la vie, persévérance dans le quotidien desséchant, joie dans un monde oublieux de Dieu, louange gratuite quand tout porte à la revendication des droits.

En ce joli mois de mai, mois de Marie, prenons mieux conscience combien Elle est intimement liée à son divin Fils dans tous les faits et gestes, paroles et évé­nements de sa vie. En La contemplant, nous sommes introduits plus profondé­ment dans le mystère de Jésus. En la priant, nous sommes plus sûrement guidés et exaucés. En nous consacrant à Elle, nous appartenons plus radicalement à Jésus. Des rayons éblouissants de la divine Miséricorde, Elle est le pur miroir, qui habitue progressivement les pauvres yeux de nos âmes, à recevoir avec fruits la Lumière d’en-haut. Parce qu’Elle n’a jamais rien retenu pour Elle-même, qu’Elle a été et demeure toute entière à Jésus et toute entière à ses enfants adoptifs, Elle a mérité la place d’honneur du Ciel.

Je garde précieusement en mémoire le chapelet du mois de Marie dans la cha­pelle de l’hôpital de Poitiers. Devant la statue de Marie à l’Enfant, sculptée par le père de Montfort, tout un groupe de personnes orphelines, handicapées phy­siques et mentales à des degrés divers, fils et filles spirituels du saint par les Filles de la Sagesse qui les avaient élevés, récitait la prière mariale dans une grande ferveur. Les Je vous salue Marie étaient souvent approximatifs, d’aucuns ne parlaient même pas, mais tous égrenaient le chapelet. Quand je demandais à l’un ou l’autre de dire la dizaine, celle-ci se terminait immanquablement par un immense sourire de bonheur. « Bienheureux les coeurs purs ! Bienheureux les pauvres selon l’esprit ! ». Ils sont les préférés de la Toute-Pure et de la Toute- Pauvre, qui dépose son doux Enfant dans les âmes des humbles. Invoquons Ma­rie avec sa propre humilité. Le Seigneur ne saura y résister… à cause d’Elle !

En nous consacrant à Marie, nous appartenons plus radicalement à Jésus.

Abbé Philippe-Marie Airaud