Vicaire général

Abbé Dominique Lubot

« Voici, je fais toutes choses nouvelles ! » (Ap 21, 1-7)

Edito mgr Jacolin

C’est par ces paroles du livre de l’Apocalypse que nous pouvons entrer dans cette Semaine Sainte et particulièrement dans le Triduum Pascal.  Durant ces trois jours qui nous mènent à la Solennité Pascale, nous suivons le Seigneur pas à pas, heure par heure et on pourrait même dire minute par minute.  Nous le suivons, comme les disciples. Nous nous mettons à son école mais plus encore nous vivons ces évènements comme des contemporains de Jésus. Oui, c’est « aujourd’hui » que cela s’accomplit comme le redit souvent la liturgie et en particulier le Jeudi Saint, qui nous fait revivre l’institution de l’Eucharistie à travers la célébration de la sainte Cène.

Cette action de Jésus, qu’Il nous a demandé de « faire en mémoire de lui », fut, après la résurrection du Seigneur, réitérée chaque dimanche. Comme nous le rappelle notre Pape, dans sa récente lettre apostolique sur la liturgie :

« Dès le début, l’Eglise était consciente qu’il ne s’agissait pas d’une représentation, aussi sacrée soit-elle, de la Cène du Seigneur. Cela n’aurait eu aucun sens, et personne n’aurait pu penser à « mettre en scène » — surtout devant les yeux de Marie, la Mère du Seigneur — ce moment le plus élevé de la vie du Maître. Dès le début, l’Eglise avait compris, éclairée par l’Esprit Saint, que ce qui, de Jésus, était visible, ce qui pouvait être vu avec les yeux et touché avec les mains, ses paroles et ses gestes, le caractère concret du Verbe incarné, tout de Lui était passé dans la célébration des sacrements »

(Lettre apostolique « J’ai désiré d’un grand désir » n°9)

Ainsi, l’Eucharistie devient le centre de la vie de l’Eglise, sa source et son sommet (cf. Concile Vatican II, Lumen Gentium n°11 et Sacrosanctum concilium n°10).  La Sainte Cène, qui ouvre le Triduum, ne fait qu’un avec ce qui va suivre. Le « Ceci est mon corps, livré pour vous » de Jésus en prenant le pain est continué dans Son agonie à Gethsémani, Son chemin de croix, Sa crucifixion et Sa mort en croix du Vendredi Saint et même dans Sa Résurrection de la nuit du samedi au dimanche.

Dans la Cène, tout est là, et depuis Pâques, chaque Eucharistie nous redonne tout, nous fait revivre ce Triduum pascal en condensé, le Mystère Pascal de la mort et la résurrection de Jésus accompli une fois pour toute et une fois pour tous.

Ainsi, l’Eglise rend grâce pour ce sacrement et le garde précieusement au long des âges pour en vivre.  Notre évêque, par le décret «Les messes et célébrations paroissiales», promulgué le 5 mars dernier et diffusé ces jours-ci dans nos paroisses, nous rappelle ce don de Dieu dans l’Eucharistie qui vivifie nos communautés, les nourrit et les embellit. Il écrit : « Verbe fait chair », le Christ est venu, par le sacrifice de la croix, racheter l’humanité des ténèbres du péché et de la mort qui la séparaient du Dieu vivant et, en instituant le sacrement de l’Eucharistie « source et sommet de toute la vie chrétienne », il nous unit à lui pour que toute notre vie devienne, « par lui, avec lui et en lui » et dans la communion de l’Esprit Saint, « eucharistie », offrande d’action de grâce, à la gloire de Dieu le Père. »

Et plus loin :

« La participation des fidèles à la messe s’exprime par le chant, les lectures et d’autres services de la communauté rassemblée. Mais la « participation active » dont parlent les textes du Magistère depuis saint Pie X jusqu’au Concile Vatican II consiste essentiellement à prendre part à l’acte même de Jésus, le Fils unique de Dieu, qui nous unit à lui dans l’Eucharistie pour faire de toute notre vie un sacrifice spirituel d’action de grâce à Dieu son Père et notre Père. »

Que ces jours saints vécus dans nos paroisses ravivent en nous la foi. Qu’ils nous donnent de vivre de l’Eucharistie et de faire de toute notre vie une Eucharistie.

Abbé Dominique Lubot, vicaire général