Diocèse de Luçon

TROIS Questions

LES ‘CHANTIERS-EDUCATION’

François Bidaud Vicaire général du diocèse de Luçon

Les ‘Chantiers-éducation’, au sein des Associations Familiales Catholiques, soutiennent les pères et les mères dans leur mission de premiers éducateurs de leurs enfants. Ils rassemblent en Vendée plusieurs personnes, qui se réunissent régulièrement en petit groupe (deux à la Roche sur Yon, un à Fontenay le Comte et un en projet aux Sables d’Olonne). Présentation avec Marina Kerguen, référente des Chantiers-éducation en Vendée et sur le secteur Pays de la Loire-Bretagne.

1/Comment sont nés les ‘Chantiers-éducation’ ?

Leur création date de la fin de l’année 1990. L’idée est partie de mères de famille qui se retrouvaient de manière informelle, dans la bonne humeur, pour parler des questions d’éducation et partager leurs expériences, leurs joies mais aussi leurs difficultés. Peu à peu, il y a eu besoin de se structurer et de se rattacher aux AFC, les Associations familiales catholiques, pour avoir un cadre. Aujourd’hui, nous sommes reconnus au sein des instances nationales, la CAF par exemple, comme d’utilité publique.

2/Qu’est-ce qu’un ‘Chantier-éducation’ et quels en sont les principes ?

Ouvert à tous, un Chantier-éducation est un lieu d’écoute, d’échange et de partage sur les questions éducatives. Il permet ainsi aux parents d’enrichir leurs expériences quotidiennes d’éducation, mais aussi de prendre confiance dans leur capacité à éduquer leurs enfants. Il ne s’agit pas de trouver des solutions toutes faites, mais plutôt de se poser les bonnes questions pour trouver des solutions adaptées pour chacun. Chaque chantier a le même cadre et la même pédagogie : la confidentialité reste bien la priorité ! Ce qui se dit au sein du chantier reste au sein du chantier, et n’a pas vocation à être divulgué à l’extérieur. Par ailleurs, la bienveillance et le respect de chacun, sans jugement, sont aussi indispensables. Il n’y a pas de psychologue, il ne s’agit pas d’une thérapie de groupe, ni de couple : ce sont juste des parents qui veulent échanger ensemble … Les participants d’un chantier ont des enfants d’âges similaires, afin de pouvoir mieux se retrouver sur les problématiques, qui ne sont évidemment pas les mêmes avec des jeunes enfants ou des adolescents. Les thèmes sont proposés par les membres, en début ou en cours d’année selon les envies et les besoins. Chacune s’engage pour l’année entière, et cet engagement est une force.

Les chantiers se déroulent, à tour de rôle, chez les participantes, et les rencontres, une fois par mois, ne durent pas plus de deux heures. Il s’agit de groupes de 6 à 10 personnes maximum, rassemblant des mamans ou des papas, qui habitent dans la même ville ou dans un rayon plus large de territoire, cela dépend des demandes. La responsable du chantier et l’animatrice se chargent d’animer le chantier. Au début de la rencontre, nous confions notre échange au Seigneur ou lisons un texte qui permet de méditer déjà sur le sujet du jour. Deux participantes ont préparé un questionnaire ouvert sur le thème choisi, auquel chaque participante a pris le temps de répondre avant le chantier. Chacune répond aux questions. Le chantier est un lieu de partage d’expériences où chacune est écoutée et où chacune peut piocher des astuces dans le témoignage de l’autre, et trouver des pistes pour valoriser ses atouts. Nous concluons la rencontre en nommant les repères éducatifs qui ressortent de notre échange. Je propose aussi des textes et des ouvrages afin d’approfondir les repères éducatifs que nous souhaitons avoir pour nos enfants.

Je constate que les ‘Chantiers-éducation’ permettent à ses membres, bien souvent, de reprendre confiance en eux. L’éducation reste une belle et grande mission : donner du sens à la vie, grandir mieux, être autonome, savoir gérer ses émotions… Les enjeux ne manquent pas ! Comment ajuster mon autorité ? Comment se sortir d’une situation compliquée ? Les chantiers peuvent donner des clés pour mieux avancer. Comment équilibrer sa vie de famille, d’épouse et de mère ? C’est une question très importante aujourd’hui. Beaucoup ressentent cette pression de ‘la femme parfaite’ sur tous les fronts, vie personnelle, familiale, conjugale et professionnelle. Le partage d’expériences remet les choses en place et aide ainsi chacune à savoir rester soi-même. C’est un vrai lieu de ressourcement convivial et fraternel, apprécié par ses membres. Au sein des chantiers, il y a aussi une différence entre le début et la fin de l’année, les échanges sont de plus en plus profonds, et on y partage des choses très fortes. Des liens d’amitié se créent au fur et à mesure. Je précise aussi que des personnes qui souhaitent monter un chantier peuvent le faire, si elles sont au moins 5, et cela peut être un chantier pour les papas, les grands-parents, les parents d’enfants porteurs de handicap ou autre…

3/Quels sont les thèmes abordés ?

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Contacter la responsable des « Chantiers Educations » pour notre diocèse :

Marina Kerguen
06 16 91 50 42
famille_kerguen@yahoo.fr

Propos recueillis par Anne Detter-Leveugle