diocèse de Luçon

REPORTAGE
Ordination Mgr Jean Bondu

ANNEE THERESIENNE : DES VENDEENS TEMOIGNENT

2023 est résolument une ‘année thérésienne’ ! C’est en effet en 2023 que l’Eglise fête les 150 ans de la naissance de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, née le 2 janvier 1873, ainsi que le centenaire de sa béatification. L’UNESCO a aussi choisi Thérèse de Lisieux, docteur de l’Eglise, comme personnalité pour cette année, souhaitant ainsi mettre en lumière son message universel d’amour et de paix. A l’occasion de la Sainte Thérèse, fêtée le 1e octobre, ‘Catholiques en Vendée’ a rencontré des Vendéens, Vendéennes, prêtres, religieuses, laïcs, qui vivent au quotidien de la spiritualité de la sainte de Lisieux, elle qui avait choisi de tout faire par amour du Seigneur.

« Thérèse est un don de Dieu à l’Eglise »

Petite Thérèse est de plus en plus une grande soeur qui marche à mes côtés, m’aide à avancer, m’ap­prend à prier. Le coeur du message de Thérèse est l’aboutissement d’un long chemin vers Jésus : je di­rais qu’elle a fait en très peu de temps ce que nous sommes appelés tous à faire tout au long de notre vie sur terre !

Thérèse est d’abord un don de Dieu à l’Eglise : elle nous fait découvrir que le Père du Ciel n’est qu’Amour, bonté et miséricorde. Elle reçoit et vit de cet Amour miséricordieux. Elle s’offre à Dieu comme nous sommes appelés à le faire, car il s’agit bien de la continuité de notre baptême. Elle montre une confiance totale dans l’Amour de Dieu, plus fort que toutes nos faiblesses. Son humilité reste aussi pour nous un exemple : c’est la prise de conscience que nous sommes dépendants de Dieu. Thérèse nous invite donc à se découvrir petit enfant du Père pour apprendre à marcher avec le Père. Elle nous montre le chemin de l’enfance, de la petite voie.

Comment correspondre à la volonté du Seigneur, comment être utile à l’Eglise et au monde alors que notre vie est faite de choses très ordinaires ? Thérèse vient nous dire : le Seigneur ne fait pas de distinction entre les petites choses, et celles qui, aux yeux des hommes, apparaissent comme grandes. Tout est dans la qualité de l’amour qui accompagne nos actes.

Petite Thérèse a aussi un grand amour pour les prêtres : le jour de sa profession perpétuelle, elle déclare : « Je vais prier pour les prêtres ». Elle sait qu’ils ont besoin d’être aidés et soutenus dans leur ministère. Toute sa vie, elle a donc prié pour eux comme pour les séminaristes.

Elle est aussi patronne des missions, ce qui peut paraître étonnant pour une Carmélite ! Pourtant, la mission est bien le coeur du Carmel. Nous venons au Carmel pour aimer Jésus et Le faire aimer par la multitude. Sainte Thérèse a eu ce souci : la prière fait éclater les limites et va plus loin. Sa prière pour les grands pécheurs de son temps en est un exemple édifiant.

Soeur Marie-Roselyne, prieur, et Soeur Myriam, Carmélites de Luçon

« Thérèse a tenu bon dans la foi »

Je peux dire que Sainte Thérèse m’a converti ! Alors que j’étais jeune séminariste, j’étais très dissipé et j’avais souvent des remarques de la part de mes professeurs. Un jour, pendant les vacances, chez moi à la ferme, je découvre dans une armoire un gros livre, intitulé ‘Histoire d’une âme’. A l’époque, je ne connaissais pas Sainte Thérèse et j’ai commencé à lire ses écrits. J’ai été véritablement saisi par la façon dont Thérèse voyait Jésus, et s’entretenait avec Lui : comme un ami, l’ami le plus proche et le plus intime. J’ai alors commencé, moi aussi, à essayer de parler à Jésus comme Thérèse le faisait. Ma vie a alors changé, du jour au lendemain : d’abord au niveau discipline, je me suis assagi, puis au niveau spirituel, dans la prière. Avec un ami comme Jésus, guidé par Thérèse, c’est vraiment une rencontre et une relation en profondeur que nous pouvons vivre. Au fil des années, des camps d’été et des pèlerinages notamment à Lisieux, Thérèse a pris de plus en plus de place dans ma vie.

Lors de la venue de ses reliques en Vendée, avec mes frères prêtres, Missionnaires de la Plaine, nous avons pensé qu’était venu pour nous le moment de parler de Thérèse. C’est ainsi que j’ai écrit « Avec Thérèse, un chemin d’Evangile », qui donne des pistes pour vivre, par son exemple, notre vie spirituelle, religieuse, professionnelle et familiale.

Sa manière de voir Jésus comme un frère, elle l’appelait ‘Mon divin petit frère’, je crois que tout est là : dans notre vie communautaire, nous essayons de vivre de son exemple et de son ardeur.

Un autre aspect marquant pour moi est la façon dont elle a été confrontée à l’incroyance. Elle aussi a été tentée par l’incroyance, lorsqu’elle a été très malade, elle souffrait beaucoup et suppliait Jésus, mais Lui ne répondait pas. C’était très éprouvant pour elle, de penser : ‘Dieu me laisse tomber’. Mais elle a tenu bon dans la foi, elle disait avec force : ‘Je veux croire ! ’, c’est très édifiant pour notre époque.

Père Clément Pichaud, Supérieur des Missionnaires de la Plaine à Luçon