diocèse de Luçon

Du coté des paroisses
Conservateur des antiquités et objets d’art (CAOA)

Ils préservent le patrimoine religieux en Vendée

Assurer le suivi, la protection et la restauration du patrimoine religieux : c’est la mission du Conservateur des antiquités et objets d’art (CAOA), présent dans chaque département. En Vendée, Laurent Blanchard et Claire Durand, conservatrice déléguée, assurent ce travail minutieux, en lien avec la Commission diocésaine d’art sacré, et son modérateur Paul Craipeau. Ils expliquent ce qui les conduit à visiter les paroisses du diocèse pour effectuer un inventaire du patrimoine.

Des objets religieux retrouvés au fond d’un grenier ou des ornements cachés dans un placard dans une sacristie : des histoires peu banales et de belles découvertes, il y en a eu dans le passé ! Dans certaines paroisses en effet, on a pu retrouver, après des années, des objets religieux qui avaient été remisés, notamment dans la période qui a suivi le concile Vatican II.

La mission du conservateur des antiquités et objets d’art a donc plusieurs objectifs : « Nous assurons un récolement sur cinq ans, c’est-à-dire un inventaire du patrimoine religieux de chaque commune, qui en est le propriétaire, et l’affectataire qui a l’usage de ces objets, le curé de la paroisse. Nous avons une liste d’objets religieux protégés, recensés au moment de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. En Vendée, il y en a plus de 2 000 : beaucoup d’orfèvrerie (ostensoirs, calices, custodes), des statues, des tableaux, des cloches et des vêtements liturgiques… Notre rôle est de vérifier que lesdits objets sont toujours bien présents dans l’église, mais aussi de constater leur état de conservation », indique Laurent Blanchard. Parfois, un ostensoir ou une croix de procession ont été déplacés d’une église à une autre, rangés dans une sacristie, il peut aussi y avoir eu des vols ou des destructions, par exemple lors d’un déménagement… « Ces objets répertoriés ont une valeur imprescriptible et inaliénable, on ne fait donc pas ce que l’on veut avec ! ».

Parfois, le curé, pour des raisons de sécurité, peut décider de rassembler des objets religieux dans le presbytère principal ; aujourd’hui, avec les nouvelles paroisses et de nouvelles réalités pour les curés, le travail est plus complexe et demande de la pédagogie. « Mais il faut souligner que la notion de préservation du patrimoine est bien ancrée dans les esprits », se félicite Laurent Blanchard. Le récolement, effectué dans le département depuis quelques semaines, permet ainsi de rappeler le statut juridique de ces objets, qui appartiennent au patrimoine de la commune. Ce travail s’effectue en bonne collaboration entre les différents acteurs : commune, département, DRAC, paroisse et diocèse.

Le conservateur peut aussi prodiguer des conseils concrets pour la préservation du patrimoine mobilier. « Si une peinture se trouve sur un mur où il y a beaucoup d’ensoleillement ou au contraire de l’humidité, nous cherchons à trouver un meilleur endroit dans l’église ».

Préserver et entretenir

Le conservateur a aussi un rôle d’accompagnement, en ce qui concerne les objets religieux qui ne sont pas encore protégés. « Ainsi, la cloche de l’église de Pouillé, datant de 1766, va être proposée à la conservation, comme une toile dans l’église de Chauché ou encore un ostensoir néo-gothique du XIXe siècle dans l’église de Bouin ».

Le travail s’effectue également pour permettre de garder en sécurité des objets d’art, et une trentaine de vitrines protégées, regroupant des trésors liturgiques, sont dénombrées dans le diocèse de Luçon. Depuis de nombreuses années, le département de la Vendée engage un gros travail de restauration des églises, et une quarantaine de dossiers sont étudiés chaque année.

Anne Detter-Leveugle