Corinne Belaud et Marie Bonneau

JR Lamarque :  « On ne peut pas évangéliser que sur le parvis de l’église ! »

Figure incontournable de la place luçonnaise, Jean-Robert Lamarque, dit ‘JR’, tient avec sa compagne Jenny le bar de la Poste, situé à quelques pas de la cathédrale. Une fois par mois, dès le retour des beaux jours, c’est là que se retrouvent les paroissiens pour une soirée conviviale, sous forme d’apéritif dinatoire. D’une vingtaine au début, ils sont passés à 70 participants ! Pour JR, créer du lien et des moments de fraternité sont indispensables aujourd’hui…

JR a le sens de l’accueil. Dans son bar, chaque jour, « sauf le dimanche car c’est le jour du Seigneur », il côtoie des habitués, des amis, qui apprécient l’ambiance simple et chaleureuse de l’établissement. Au bar de la Poste, on parle de tout et de rien, on oublie, le temps d’un instant, les soucis du quotidien. JR le constate : « Aujourd’hui, beaucoup de choses nous asphyxient, nous perturbent et ne nous font pas aller sur le bon chemin ». JR sait de quoi il parle. Ce grand gaillard d’origine mauricienne n’a pas échappé à la délinquance, lors de sa jeunesse, vécue à Vernon, en Normandie. « Avec les copains, il y avait beaucoup de galères dans le quartier. Malgré cela, il y avait un lieu qui était très important pour moi, c’était la chapelle du quartier. J’ai suivi le caté avec des religieuses et j’ai reçu tous les sacrements quand j’étais jeune. J’ai toujours prié dans ma vie, et je crois qu’on a tous de bons anges gardiens car rien ne nous est jamais arrivé. Un de mes copains est même devenu diacre ! », raconte-t-il en riant.

Après avoir travaillé dans le monde du spectacle, et fait beaucoup la fête, JR ressent le besoin de revenir sur les bancs de l’église. « Au fond de moi, je savais que Jésus était là et qu’Il m’attendait. J’ai demandé pardon pour ce que j’avais fait de mal. Dieu m’avait montré le chemin pour Le suivre, mais je ne l’avais pas suivi… ». Depuis son arrivée à Luçon en 2018 avec sa famille, JR se rend régulièrement à la cathédrale pour la messe. « Plus le temps passe, plus j’approfondis ma foi et ma relation à Dieu. On n’aura jamais fini de comprendre ce mystère de la messe », dit-il. Lui qui est portier de la cathédrale, une semaine par mois, confie apprécier plus que tout ce privilège qui lui est donné d’être le premier à entrer dans l’édifice. « C’est une grâce, un vrai bonheur d’ouvrir la porte et d’entrer le premier dans la cathédrale. Il n’y a aucun bruit, juste le silence. J’aime ainsi prier devant le tabernacle, devant la Vierge Marie, pour qui j’ai une grande dévotion. Parfois, il m’arrive aussi de chanter tout seul ! ».

Saint Joseph comme compagnon de route

Chaque jour, il reçoit l’Evangile au quotidien, et lit la Parole de Dieu. « Bien souvent, elle me rejoint dans ma vie ». La phrase de l’Ecriture qui le guide particulièrement est la suivante : ‘Aimez-vous comme je vous ai aimés’. « C’est la base de tout ! ». Afin que cela se manifeste concrètement, JR a mis en place, avec les prêtres de la paroisse de Luçon et de Marthe une paroissienne, cette proposition de soirée conviviale, autour d’un apéritif dînatoire, une fois par mois, « dès que le printemps est là et que l’on peut être dehors. Les gens apprécient de se retrouver, de passer un moment sympa, et surtout de n’avoir rien à préparer ! Ils ont juste à profiter de la joie d’être ensemble, sans être dans une réunion ou une commission ! », précise-t-il malicieusement.

Pour aider les jeunes du doyenné à partir au Pelé jeunes de Lourdes ce printemps, JR et Stanislas Zagli ont aussi lancé une vente solidaire de poulets, le dimanche 5 février, dont les bénéfices serviront à la pastorale des jeunes.

Président du club de ‘La pétanque luçonnaise’, investi également au sein des Chevaliers de Colomb, JR apprécie « la fraternité vécue entre ses membres, le service à l’Eglise et à la paroisse rendus régulièrement, sous le regard de Saint Joseph, qui reste le patron ! ». Avec deux de ses amis du club de pétanque, JR a participé à la réalisation de la magnifique crèche, installée dans le cloître de la cathédrale en décembre. « On a passé pas mal de temps à la construire, à faire l’ossature en bois. Les deux amis qui m’ont aidé n’ont pas ménagé leur peine. On a eu le temps de parler pendant les travaux… Ils sont tous les deux éloignés de la foi mais leur dévouement pour aider la paroisse est touchant. Je crois qu’aujourd’hui, c’est par le témoignage de vie que l’on peut parler aux gens loin de la foi. On ne peut pas évangéliser seulement sur le parvis de l’église ! », conclut-il.

Anne Detter-Leveugle

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