diocèse de Luçon

Témoignages
Emmanuel Montassier

Michèle Léost, présidente du secours Catholiques

 Avec dynamisme, Michèle Léost est devenue la présidente du Secours Catholique en Vendée, depuis cet été. Elle succède ainsi à Yvon Vendé et compte déjà beaucoup de projets à mener au sein de l’association, forte de ses 2 000 bénévoles. En effet, la crise du Covid ayant accentué les difficultés des personnes en situation de fragilité, les besoins sont nombreux…

Le regard sur une personne : c’est la première étape dans toute relation humaine, et c’est ce qui guide Michèle Léost chaque jour. « En posant le regard sur quelqu’un, cela l’aide déjà à lui donner ou lui redonner sa dignité d’homme ou de femme ». Pour cette native de Niort, qui a effectué toute sa carrière dans l’Ensei­gnement Catholique, dans plusieurs départements en France, cette attention à l’autre a été vécue de longues années auprès des milliers de jeunes, encadrés dans le cadre de ses fonctions de directrice d’établissement. « Les écouter, leur donner confiance en eux et leur faire confiance », souligne-t-elle. C’est comme cela que l’on peut se construire, et Michèle Léost souhaite poursuivre dans cette voie auprès des personnes en situation de fragilité, accueillies au sein du Secours Catholique en Vendée.

L’urgence de la fraternité

A la retraite, s’étant installée à Brétignolles-sur-Mer avec son mari il y a trois ans, elle cherche « un engagement qui donne du sens » à sa foi catholique ». Lorsqu’elle a été sollicitée il y a quelques mois pour devenir la prési­dente du Secours Catholique dans le département, elle n’a pas hésité longtemps, étant encouragée et soutenue par une équipe motivée. Elle sait ainsi pouvoir compter sur les membres du bureau, mais aussi sur les 2 100 bé­névoles actifs en Vendée. « Nous avons la chance d’avoir 71 lieux d’accueil partout en Vendée, qui fonctionnent grâce à l’engagement sans faille de nos membres actifs. Mais la crise sanitaire a fragilisé les équipes, certains bénévoles sont maintenant trop âgés pour continuer, il nous faut donc trouver de nouvelles bonnes volontés qui acceptent de donner de leur temps pour ce « ser­vice d’Eglise », explique Michèle Léost. « L’urgence de la fraternité reste toujours le moteur de notre action ! ». Au cours des derniers mois, malgré les confinements et les mesures sanitaires, le Secours Catholique a main­tenu le plus possible les lieux d’accueil, pour surtout « garder le lien » avec les personnes.

Il faut dire que les besoins sont nom­breux : plus de 15 000 foyers sont ainsi soutenus en Vendée, que ce soit finan­cièrement avec des aides d’urgence par exemple, pour des démarches adminis­tratives ou de l’aide alimentaire. 80% du budget de l’association provient de dons, et c’est pourquoi la quête pour le Secours Catholique, qui aura lieu le dimanche 21 novembre prochain, en Vendée mais aussi partout en France, est importante. Michèle Léost ne cache pas son inquiétude pour les prochaines semaines. « Avec la hausse des prix de l’énergie, nous aurons certai­nement de plus en plus de personnes qui ne pourront pas payer leurs factures cet hiver ! ».

Oser la rencontre

Gérer l’urgence mais aussi mener des pro­jets sur du long terme restent les objectifs de la nouvelle présidente. Ainsi, l’expé­rience du Fraternibus, menée pendant l’été à la Roche et dans l’agglomération yon­naise, va se poursuivre. « L’idée est d’aller à la rencontre des personnes, sur leurs lieux de vie, afin de créer des espaces de convivialité et de partage. On ne se trompe jamais lorsque l’on va aux périphéries ! ». Autre initiative : celle concernant la rési­lience alimentaire pour permettre aux personnes accompagnées d’avoir accès à une alimentation de qualité, en diver­sifiant les sources d’approvisionnement (jardins partagés, solidaires…). Comme le rappelle Michèle Léost, reprenant les mots du Pape François, « la solidarité avec les pauvres est la base même de l’Evangile ».

Anne Detter-Leveugle