Geneviève CAQUINEAU

Rencontre avec Damien Jaillet, futur diacre

 

Damien Jaillet, âgé de 31 ans, sera ordonné diacre en vue du sacerdoce le dimanche 23 octobre prochain par Mgr Jacolin, en l’église de Challans, à 15 h 30. A quelques semaines de ce grand jour pour lui et pour l’Eglise diocésaine, le jeune homme témoigne de la foi qui l’anime depuis son plus jeune âge, de ses années de cheminement au séminaire, et de son attachement à la Vendée.

A la question de savoir s’il est vendéen, (incontournable pour toute interview dans ‘Catholiques en Vendée’ !), Damien répond en riant : « Je suis né à la Roche sur Yon ! Et même si je n’ai pas plusieurs générations d’aïeux qui le sont, je crois pouvoir dire que je suis vendéen ! » Troisième d’une fratrie de six enfants, le jeune Damien grandit dans une famille catholique, installée à la Roche, où la foi et la prière tiennent une place importante. « Je me souviens de la messe chez les sœurs, route de Luçon, où nous allions en famille. Après la messe, ma maman prolongeait sa prière par un temps d’adoration, et je restais auprès d’elle. J’ai toujours eu un grand amour pour l’eucharistie ». Très tôt, Damien devient servant d’autel et met tout son cœur pour cela. « Servir le Bon Dieu était déjà une grande joie pour moi ! ».

L’épreuve de la maladie qui le touche pendant de nombreuses années, à partir de ses 2 ans et jusqu’à ses 18 ans, reste fondamentale dans le cheminement spirituel de Damien. « Au cœur de la souffrance, de la faiblesse, j’ai fait l’expérience d’être guéri et sauvé par Dieu et j’ai compris que c’était un besoin de tous les instants. Cela m’a marqué profondément. Dans mon futur ministère de diacre, c’est ce dont je souhaite témoigner auprès des personnes que je rencontrerai ». Se rendre proche de ceux qui souffrent, dans leur faiblesse, c’est aussi cela qui l’a conduit, pendant son enfance, à vouloir devenir médecin. Après une première année de médecine, au cours de laquelle il se rend compte que cela ne lui correspond pas, Damien s’oriente vers des études de mathématiques à l’ICES, puis part un an à Rome pour l’ESM (l’Emmanuel School of Mission), une école d’évangélisation portée par la communauté de l’Emmanuel. « A leurs côtés, j’ai vraiment découvert et approfondi mon amour pour l’Eglise ainsi que la richesse de la complémentarité des états de vie, entre prêtres et laïcs ».

 

En paix pour répondre à l’appel

Dans le même temps, Damien ressent peu à peu l’appel de Dieu à Le suivre. Au cours d’une messe, il entend cette phrase de l’Evangile de Saint Matthieu résonner en lui : « La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux ». « J’ai alors compris que le Seigneur m’appelait à Lui donner ma vie ». Il entame un cheminement sur la question de la vocation avec un père spirituel. A la même époque, ses trois frères cheminent avec leurs futures épouses vers le mariage. Damien vit cette période avec difficulté, la solitude étant pesante pour lui. « Je me disais que si je n’arrivais pas à vivre seul, c’est que je n’étais pas appelé à être prêtre ! Pendant quatre ans, je ne voulais pas entendre l’appel de Dieu. Jusqu’à la fin de mon master, où, lâchant prise, j’ai dit ‘oui’ à Dieu. J’étais alors en paix et prêt à donner ma vie pour le Christ et Son Eglise, c’était mon désir le plus profond ».

En 2016, Damien entre en année de propédeutique, à l’issue de laquelle il part pour le séminaire de Notre-Dame de Vie à Venasque, dans le Vaucluse. Damien y découvre un mode de vie équilibré, entre la prière, le travail, le ressourcement, ainsi que la spiritualité du Carmel qui le marque depuis profondément. « Cette vie d’oraison, à l’école de la Petite Thérèse, de Sainte Thérèse d’Avila et de Saint Jean de la Croix, me porte chaque jour ». Parmi les figures de sainteté qui lui sont chères, outre Sainte Thérèse de Lisieux, qui, « consciente de ses faiblesses, s’est totalement abandonnée à Dieu », Damien cite Saint Jean-Marie Vianney, « une figure incontournable lorsque l’on s’oriente vers le sacerdoce diocésain », mais aussi Padre Pio et Saint Jean-Paul II.

Loin de la Vendée pendant ses cinq années de séminaire, il y est présent lors des vacances pour des insertions dans les paroisses aux Sables ou à Luçon. « J’ai découvert, à travers cet éloignement, combien j’aimais notre diocèse ! J’ai toujours eu une grande joie à revenir, à retrouver mes frères séminaristes lors des sessions, mais aussi les prêtres et les paroissiens que je connais ». Conscient de la diversité qui existe selon les territoires, appelant de ses vœux à l’unité et à la communion dans l’Eglise, Damien se réjouit de « la belle vitalité qui anime les communautés chrétiennes en Vendée ». Il sera désormais présent, au cours de cette année diaconale, deux semaines chaque mois, dans la paroisse Saint Charles de Foucauld à Challans, envoyé en mission auprès des jeunes, mais aussi pour la célébration de baptêmes et de mariages. A quelques jours de son ordination, et alors qu’il termine de préparer son baccalauréat de théologie au séminaire Saint-Jean à Nantes, Damien confie être en paix : « Même si cela me semble vertigineux, une joie profonde m’habite alors que je vais bientôt donner ma vie à Dieu ».

Anne Detter-Leveugle