Aller par les chemins de la justice à la rencontre de Celui qui vient, le Christ

 Le 28 novembre, avec le premier dimanche de l’Avent, nous sommes entrés dans une nouvelle année liturgique.

 La prière d’ouverture donne le sens, non seulement du temps de l’Avent, mais de toute l’année liturgique au cours de laquelle nous faisons mémoire de toute l’histoire du salut – passée, présente et à venir – pour « aller par les chemins de la justice à la rencontre de Celui qui vient, le Christ… ».

Cette nouvelle année liturgique sera marquée par la démarche synodale dans laquelle notre pape François nous invite à entrer dans un chemin ensemble (c’est le sens du mot synode), pour une meilleure collaboration entre prêtres et laïcs, sans oublier les diacres et les personnes consacrées et pour une meilleure gouvernance partagée au sein de l’Eglise.

 Cette marche tous ensemble est celle de tout le peuple de Dieu orientée vers « la rencontre de Celui qui vient, le Christ », lui qui est venu nous sauver par sa croix et qui vient vers nous pour le plein accomplissement du Royaume de Dieu, lors de son bienheureux avènement à la fin des temps (c’est le sens du mot Avent).

 C’est dire que notre marche ensemble est très différente de celle d’une association où les gens se donnent eux-mêmes leur objectif et se fixent les règles pour l’atteindre. Pour nous, une démarche synodale est avant tout une aventure spirituelle avec comme boussole la Parole de Dieu pour discerner aujourd’hui ce que le Seigneur attend de son Eglise, pour que son Règne grandisse dans notre monde d’aujourd’hui.

 La prière du début de l’Avent nous incite à « aller par les chemins de la justice ». Comment ne pas penser au drame des enfants abusés au sein de nos institutions ecclésiales ? Il s’agit bien de leur rendre justice, d’entrer dans une justice réparatrice qui comporte plusieurs dimensions, la dimension financière bien sûr, mais plus profondément tout ce qui peut contribuer à restaurer leur dignité qui a été si cruellement bafouée.

 C’est la responsabilité avant tout de ceux qui les ont agressés et des chefs d’Eglise qui ne les ont pas protégés. Mais c’est l’affaire aussi de tous les fidèles qui sont attachés à l’Eglise à la suite du Christ « qui a aimé l’Eglise et s’est livré pour elle » (Ep 5, 25).

J’ajouterai que ce devoir de justice est profondément un devoir envers Dieu lui-même, lui qui « nous a aimés et qui a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés » (1 Jn 4, 10).

 Enfin en ce premier dimanche de l’Avent, nous avons découvert la nouvelle traduction française du Missel romain. On peut perdre beaucoup de temps à discuter de cette traduction. Entrons plutôt rapidement en elle, dans un esprit de foi envers le Christ qui conduit son Eglise et un esprit de charité constructive envers tous nos frères chrétiens.

 Que ce soit pour nous l’occasion de redécouvrir toute la richesse et la profondeur de la prière de l’Eglise entrant dans l’Eucharistie que le Christ offre à son Père dans l’unité du Saint Esprit.

 Pour cela, commençons par nous imprégner de cette belle prière qui ouvre le temps de l’Avent :

Donne à tes fidèles, Dieu tout puissant, d’aller par les chemins de la Justice à la rencontre de Celui qui vient, le Christ, afin qu’ils soient admis à sa droite et méritent d’entrer en possession du Royaume de Dieu… François JACOLIN Evêque de Luçon