Diocèse de Luçon

TROIS Questions

Le Secours Catholique

kerygma

Le Secours catholique a publié, mi-novembre, son rapport 2023 sur la pauvreté en France. De l’ensemble des informations, une statistique majeure ressort : les femmes sont les premières touchées par la pauvreté. Michèle Léost, présidente départementale, et Hélène Voegelin, déléguée départementale, pour le Secours catholique, présentent le rapport en détails.

1/QUELS SONT LES ELEMENTS MAJEURS DE CE RAPPORT ?

De l’ensemble des informations, une statistique majeure ressort : les femmes sont les premières victimes de la pauvreté. En Vendée, ce sont 14 062 foyers qui sont soutenus, accompagnés par 2 166 bénévoles dans 41 lieux d’accueil. Il y a une surreprésentation des ménages composés d’un seul adulte (3 ménages sur 4 lorsque l’on comptabilise les foyers avec ou sans enfants). Mais ce qui est encore plus frappant, c’est la place des foyers où il s’agit d’une femme seule ou avec enfants : 57, 1%. Ainsi, les femmes, surtout celles qui ont des enfants, sont particulièrement touchées par la pauvreté, et ce, tout au long de leur vie : qu’elles soient jeunes, travailleuses précaires, d’origine étrangère, ou bien à la retraite. Plusieurs éléments peuvent expliquer cette pauvreté féminine : l’effet du travail partiel, ou de carrières souvent moins complètes les pénalisent particulièrement. Aujourd’hui, en Vendée, comme partout en France, les familles monoparentales se multiplient et se précarisent. Ajoutons aussi que la moyenne d’âge de la population rencontrée est de 44 ans en Vendée.

Le deuxième élément marquant de ce rapport est l’augmentation générale de la pauvreté pour tous, notamment en raison de la forte inflation. Aujourd’hui, un tiers des personnes accueillies ont un travail mais pour autant, ne parviennent pas à subvenir à leurs besoins. En Vendée, la situation de l’emploi des personnes rencontrées est légèrement meilleure que le reste de la France. Ainsi les personnes soutenues par le Secours Catholique sont pour 27,6% en activité (contre 17% en France), mais 50,8% restent inactives (contre 61% en France) et 21,6% au chômage. Les travailleurs pauvres sont de plus en plus nombreux. Le seuil de pauvreté s’établit désormais à 1 100 euros. Dans notre pays, les plus pauvres disposent de 18 euros par jour pour subvenir à tous leurs besoins, dont le logement, ce qui est une mission impossible ! L’inflation entraîne des charges considérables notamment pour l’énergie (+ 22%) et le loyer, mais aussi l’alimentation. Pour les populations concernées, il faut désormais faire des arbitrages douloureux à partir de la moitié du mois : se chauffer ou se nourrir !

2/COMMENT LE SECOURS CATHOLIQUE AIDE LES POPULATIONS CONFRONTEES A LA PAUVRETE ?

Il y a différentes manières de les soutenir. D’abord, par une aide matérielle, avec la distribution de colis alimentaires, suite à notre collecte nationale qui a commencé mi-novembre. Rappelons que l’association ne vit que de dons ! Pour cela, nous travaillons en lien avec les municipalités, les CCAS (centre communal d’action sociale), les autres associations caritatives…

Nous avons aussi des permanences, un peu partout en Vendée, pour des aides plus administratives et financières, au cas par cas. Nous développons et faisons connaître l’accès aux droits, encore méconnu pour beaucoup. Nous agissons également pour tenter de réduire la fracture numérique, avec des ateliers et initiation pour les bénéficiaires. Mais la plus grande de notre mission est d’être à l’écoute et accueillir toutes ces personnes. C’est là notre plus gros défi et ce qui ne cesse de nous animer encore aujourd’hui : être une oreille attentive, bienveillante, leur redonner leur entière dignité d’homme et de femme.

 

3/CONCRETEMENT, QUELLES ACTIONS SONT MENEES EN CE SENS EN VENDEE ?

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Propos recueillis par Anne Detter-Leveugle