Diocèse de Luçon

TROIS Questions

Les prêtres Fidei donum

François Bidaud Vicaire général du diocèse de Luçon

A la rentrée de septembre, le diocèse de Luçon comptera plusieurs prêtres Fidei donum, venus de l’étranger durant l’été, qui rejoindront plusieurs paroisses vendéennes. L’annonce a été faite par les nominations (cf. page 6, rubrique ‘Officiel’, de ce numéro). Pourquoi leur présence est-elle nécessaire aujourd’hui ? Comment bien les accueillir ? L’abbé François Bidaud, vicaire général, donne des éléments de réponse.

1/Cet été marquera l’arrivée de plusieurs nouveaux prêtres Fidei donum dans le diocèse, qui sont nommés dans des paroisses. Pouvez-vous nous en expliquer les raisons ?

En effet, pour la rentrée, nous aurons 4 nouveaux prêtres Fidei donum, dont 3 venus de pays d’Afrique, avec qui nous avons déjà des liens : le père Sylvain Dossou, du Bénin, qui arrive à la paroisse Sainte Claire de Fontenay, le père Philibert Tado-Yamo, de la République de Centrafrique, nommé à la paroisse Saint Gilles et Saint Hilaire, le père Wilfried Traoré, de Côte d’Ivoire, nommé à la paroisse Saint Louis de la Roche sur Yon en Pays Yonnais, et le père Viju Christhudas, venu d’Inde, mais présent en France depuis quatre ans. Un cinquième, du diocèse de Séoul, devrait rejoindre la Vendée mais séjourne d’abord à Paris pour y apprendre le français. Il faut également ajouter l’arrivée de 4 prêtres étudiants, dont 3 dans les deux paroisses yonnaises, les pères Guy-Roger Dakou et Paligwen Compaoré, de Côte d’Ivoire, le père Jean Tossou, du Bénin et le père Gaspard Kubwimana, du Rwanda, étudiant à Angers mais qui sera le week-end à la paroisse Mareuil-Ste Hermine. Notons, en même temps, que trois prêtres, qui étaient jusqu’à présent dans le diocèse de Luçon, quittent la Vendée : le père Georges Marfo rejoint le Ghana, le père Desmund Duruyeh part dans le diocèse de Nîmes et le père Eloi Toussaint, juste diplômé de l’ICES, va continuer ses études ailleurs en France.

Ces arrivées, consécutives à ces départs, ont été réfléchies au sein du conseil épiscopal, et les démarches, administratives notamment, entamées depuis plusieurs mois. Nous avons regardé ce qu’il était possible d’envisager, avec les diocèses que nous connaissons déjà, mais aussi avec d’autres.

Aujourd’hui, il faut le reconnaître, nous avons besoin de renfort pour la mission : on peut espérer avoir moins de besoins d’ici quelques temps, étant donné le nombre de séminaristes pour le diocèse… Cependant, nous aurons toujours besoin de prêtres venus de l’étranger pour nous faire vivre l’universalité de l’Eglise. epuis de nombreuses années, dans l’esprit de l’encyclique ‘Fidei donum’, il y a des prêtres étrangers qui arrivent en France, dans de nombreux diocèses, comme il y a eu des prêtres français qui ont passé plusieurs années en Afrique notamment. Je pense aux pères Laurent Sachot, Olivier Gaignet, Jean Borderon, Gérard Baty, Hubert Douillard ou Jean Buton par exemple. Rappelons ce que signifie ‘Fidei donum’ : c’est le don de la foi, c’est-à-dire le partage du don de la foi entre Eglises. Cela nous invite à nous ouvrir à d’autres cultures, à vivre concrètement l’Eglise universelle.

La nouveauté cette année est que nous accueillons plusieurs prêtres étudiants, même s’il y en a déjà eu les années précédentes. En effet, un certain nombre de diocèses africains demande que l’on accueille un prêtre Fidei donum, inséré sur le domaine pastoral, en même temps qu’un prêtre étudiant, pour qu’il acquière une formation en France : c’est le cas pour les trois qui suivront des cours à l’ICES, et sont nommés dans les paroisses yonnaises, pour une plus grande facilité.

"Fidei Donum" : "don de la foi"

Ce sont les deux mots latins en tête de l’encyclique du Pape Pie XII du 21 avril 1957 intitulée ‘Fidei Donum’, invitant les évêques à porter avec lui « le souci de la mission universelle de l’Eglise », non seulement par la prière et l’entraide, mais aussi en mettant certains de leurs prêtres et fidèles à la disposition de diocèses d’autres continents. Les prêtres envoyés, restent attachés à leur diocèse d’origine et y reviennent après plusieurs années passées en mission. On les appelle ainsi ‘prêtres Fidei donum’.

2/Quelles seront donc les missions de ces prêtres dans la paroisse ?

Soulignons qu’il y a une grande demande sacramentelle dans notre diocèse, et nous pouvons nous en réjouir ! Mais ajoutons aussitôt que cette demande ne peut pas être honorée par des laïcs ! L’arrivée de ces prêtres permettra donc aux chrétiens de pouvoir vivre le sacrement de l’eucharistie, recevoir les sacrements du baptême et du mariage, ou encore celui de la réconciliation. Pour autant, ce n’est pas parce que des prêtres Fidei donum arrivent qu’il ne faut pas continuer à former les laïcs pour différents aspects pastoraux, comme la formation ‘Ensemble pour la mission’, destinée notamment à installer les communautés ecclésiales de proximité par exemple.

3/Comment permettre à ces prêtres d’être bien accueillis et quels sont les éléments indispensables à une bonne intégration ?

La Conférence des évêques de France a déjà un dispositif d’accueil, appelé ‘Welcome’, pour les prêtres Fidei donum, avec une session qui se déroule en janvier. Mais, c’est dès l’arrivée au cours de l’été, et avant la rentrée pastorale, que nous devons être attentifs pour que le prêtre se sente bien accueilli. Il y aura une journée d’accueil au mois d’octobre prochain pour les prêtres nouvellement arrivés, ainsi qu’une journée, comme chaque année en février, avec tous les prêtres venus de l’étranger autour de Mgr Jacolin.

Concrètement, au sein des paroisses, il est important que les prêtres qui les accueillent soient disponibles pour différents aspects, que ce soit la vie de prière ou les repas… Nous souhaitons aussi que chacun ait une famille référente dans la paroisse.

Quel doit être notre état d’esprit ? Je crois que nous devons l’accueillir tel qu’il est, avec bienveillance, en acceptant un possible décalage, car il vient avec une autre culture d’Eglise. C’est une chose de lui donner les clés pour qu’il s’intègre, c’en est une autre de vouloir qu’il soit comme nous !

D’après les retours que nous avons eu des différentes expériences vécues dans les paroisses, l’accueil des premiers jours est très important. Il peut en effet y avoir des blocages au départ qui ont, ensuite, du mal à être dépassés.

A leur arrivée, nous relisons ensemble la convention qui a été signée entre les deux diocèses. Nous les assistons pour les démarches administratives, en lien avec le service social etc… Ils reçoivent aussi le même traitement que les prêtres diocésains. Au bout de la première année, nous faisons le point pour voir si l’insertion se passe bien, puis il y a un prolongement de la mission de 3 ans possible, renouvelable une fois.

TÉMOIGNAGE DU PÈRE JANVIER DUSABIMANA,

Originaire du Rwanda, curé de la paroisse Saint Barthélemy de Mortagne.

« J’ai une grande joie d’accompagner le peuple de Dieu »

Quel regard portez-vous sur votre expérience comme prêtre Fidei donum dans le diocèse de Luçon ?

Cela peut se résumer en cette phrase biblique qui m’habite particulièrement : « Allez, de toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Cette phrase m’encourage dans ma mission pastorale à rester auprès du peuple de Dieu, pour le guider, l’accompagner, le sanctifier et en me sanctifiant moi-même…. (extrait du témoignage)

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Propos recueillis par Anne Detter-Leveugle