Diocèse de Luçon

TROIS Questions

Les soeurs de Matará

 

Les sœurs de Matará

Reconnaissables à leur habit bleu, ‘les Servantes du Seigneur et de la Vierge de Matará’ sont présentes dans le diocèse depuis quelques mois. Installée à Luçon, la communauté des six soeurs apostoliques de Matará s’investit avec enthousiasme au sein de la paroisse Notre Dame de Luçon, pour différentes missions pastorales. Présentation avec Soeur Marie des Anges, Equatorienne, responsable de la communauté à Luçon mais aussi de l’Institut des Servantes du Seigneur et de la Vierge de Matará pour la France et la Suisse.

1/ Pouvez-vous présenter votre famille religieuse, son origine et sa spiritualité ?

Notre famille s’appelle ‘Famille religieuse du Verbe Incarné’ ou ‘Du Verbe Incarné’. Celui-ci a été fondé en Argentine le 25 mars 1984 par le Père Carlos Buela. Notre fondateur a choisi l’appellation ‘Verbe Incarné’ en l’honneur du mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu, évènement central de notre histoire. Pour bien comprendre, il faut savoir que notre famille religieuse se compose de deux Instituts et d’un Tiers-Ordre de laïcs : il y a d’abord l’Institut du Verbe Incarné, composé de prêtres et de frères, répartis en deux branches, l’une apostolique et l’autre contemplative. Puis, le 19 mars 1988, a été fondée la branche féminine, l’Institut des Servantes du Seigneur et de la Vierge de Matará, composée de soeurs de vie apostolique et des soeurs de vie contemplative. Enfin, il y a le Tiers-Ordre, auquel sont rattachés des laïcs qui désirent vivre notre spiritualité.

Notre spiritualité est ancrée dans le mystère premier de Jésus-Christ, l’Incarnation. Nous voulons annoncer cette Bonne Nouvelle du Salut à tous les hommes. L’amour de l’eucharistie avec l’adoration quotidienne, une dévotion particulière à la Vierge Marie, et l’amour de l’Eglise sont des caractéristiques de notre famille religieuse.

Notre habit bleu et gris rappelle ainsi deux choses : le bleu du Ciel, pour signifier la divinité de Jésus et le gris de la terre, qui montre qu’Il a pris notre humanité.

Nous, religieuses, portons le nom de ‘Matará’. Celui-ci est lié à la Croix de Matará, qui a été taillée dans le bois par un membre de la tribu de Matará en Argentine, évangélisée au XVIe siècle. Sur cette croix, se trouve notre Seigneur crucifié, nous invitant à « ne rien reconnaître d’autre que Jésus-Christ, ce Messie crucifié » (Lettre aux Corinthiens). Au pied de cette croix, se trouve la première servante du Seigneur, la Vierge Marie. Ainsi, nous ne trouvons pas simplement sur cette croix la raison d’être des soeurs, mais également la place, la fonction, et la mission des servantes, qui suivent l’exemple de la Vierge Marie.

C’est pour cela que nous avons un quatrième voeu (les trois premiers étant ceux de chasteté, obéissance et pauvreté). Nous faisons une totale donation de nous-mêmes à la Mère de Dieu pour mieux servir le Christ. Pour atteindre une disposition totale de docilité, sans détour à l’Esprit Saint, nous choisissons Marie comme modèle, guide et exemple de toutes nos actions. Notre intention est ainsi de manifester notre amour et notre reconnaissance à la Vierge Marie, et d’obtenir son aide indispensable pour prolonger l’Incarnation dans toute la création. Nous faisons donc un quatrième voeu de consécration à Marie, en suivant Saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Nous nous sommes ainsi retrouvés à plus de 500 membres de notre famille religieuse, venus du monde entier, début octobre à Saint Laurent sur Sèvre. (Ce pèlerinage devait se tenir en 2020 mais il a été reporté en raison de la crise sanitaire). Lors de la messe du 7 octobre, pour la fête de Notre Dame du Rosaire, nous avons renouvelé nos voeux. Il y a donc un lien fort entre nous et la Vendée et c’est une grâce particulière d’être dans le diocèse, celui du Père de Montfort !

2/ Justement, comment êtes-vous arrivées en Vendée et quelles y sont vos missions ? Qu’en est-il pour la Vendée ?

Nous étions déjà présentes dans le diocèse voisin de La Rochelle et c’est vrai que nous avions le souhait de venir nous installer dans le diocèse de Luçon, où a vécu le Père de Montfort. On peut dire que la Providence a œuvré par une série de rencontres ! D’abord le Père Alexandre Robineau, puis Mgr Jacolin et le Père Daviaud, qui était vicaire général à l’époque. Ensemble, nous avons réfléchi pour savoir comment nous pouvions venir en Vendée pour fonder une communauté. Nous avons ainsi été accueillies officiellement le 19 mars dernier, jour de la Saint Joseph ! Nous avons reçu un accueil très chaleureux de la part de Mgr Jacolin, des prêtres de la paroisse de Luçon, les Pères Alexandre, Jean-Yves et Louis-Marie, mais aussi des nombreux paroissiens. Nous nous sommes tout de suite senties comme en famille ! Nous avons été installées dans l’ancienne maison canoniale (1 rue du Pont Gentilz), qui avait été très bien préparée par les paroissiens et que nous avons appelée ‘Maison Saint Louis-Marie Grignion de Montfort’.

Nous sommes donc des religieuses apostoliques, et avons donc à coeur de vivre notre charisme propre, qui est celui de l’évangélisation de la culture, c’est-à-dire annoncer le Christ dans tous les domaines de la vie. Nous nous engageons à inculturer l’Evangile là où nous sommes envoyées. Nous nous impliquons ainsi pour l’annonce de la Parole de Dieu sous toutes ses formes : dans l’enseignement de la catéchèse et les patronages, dans l’éducation et la formation chrétienne des jeunes, dans les oeuvres de charité auprès des plus fragiles (personnes âgées, malades…). Au sein de la paroisse Notre Dame de Luçon, qui regroupe désormais 20 clochers, nous avons ainsi plusieurs missions, en lien avec les laïcs investis également : préparation aux sacrements (notamment la première communion pour les enfants), visite aux personnes âgées à l’EHPAD de Sainte Gemme la Plaine, catéchisme dans les écoles catholiques, présence au lycée Sainte Ursule, participation à la démarche ‘Kerygma’, engagement au sein des communautés ecclésiales de proximité… Depuis peu, nous proposons aussi le patronage ‘Don Bosco & Co’ le samedi matin, pour les enfants et les jeunes, du CP à la troisième. Enfin, nous avons organisé pour la fête de la Toussaint une procession avec les enfants, qui étaient déguisés comme leurs saints patrons !

3/ Comment se vivent vos journées en communauté ?

Nos journées sont rythmées par des temps de prière et des activités apostoliques. Nous avons ainsi une heure d’adoration le matin, devant le Saint Sacrement, que nous avons dans notre oratoire. Outre les laudes, les vêpres et les complies, nous participons chaque jour à la messe dans la paroisse ou au Carmel. Nous entretenons des liens fraternels avec nos soeurs carmélites comme avec les soeurs qui sont à l’évêché. Nous avons des temps de ‘Lectio divina’ et de lecture spirituelle quotidiennement, ainsi que le chapelet que nous récitons tous les jours. Les temps de prière sont donc importants et nourrissent nos apostolats, et nous avons aussi des moments communautaires, comme pour les repas où nous échangeons beaucoup sur nos activités et nos rencontres quotidiennes. Depuis que nous sommes à Luçon, nous avons eu la joie de rencontrer beaucoup de personnes ; parfois dans la rue, nous sommes interpellées, car il est vrai que nous sommes bien reconnaissables avec notre habit bleu ! C’est très beau de voir les gens s’approcher de nous, nous interroger. Cela nous donne la possibilité de parler de Jésus, et nous constatons une vraie soif de Dieu chez ces personnes. Cette soif de Dieu, même si on ne le sait pas, est inscrite dans le coeur de chacun.

 

Patronage ‘Don Bosco & Co’ dans la paroisse de Luçon depuis le mois d’octobre.

Patronage ‘Don Bosco
& Co’ dans la paroisse
de Luçon depuis le
mois d’octobre

 Messe à St Laurent sur Sèvre le 7 octobre dernier, à l’occasion du pèlerinage de la Famille religieuse du Verbe Incarné sur les pas du Père de Montfort.e.

Les soeurs de Matará

Les soeurs de Matará

En En France, il y a quatre maisons de vie apostolique : une maison dans le diocèse de Fréjus-Toulon au Cannet des Maures, une dans le diocèse de Bayonne-Lescar et Oloron à Sauveterre de Béarn, une dans le diocèse de La Rochelle à Saintes et désormais celle de Luçon. Il y a aussi une maison de vie contemplative dans le diocèse de la Rochelle à Saint Fort sur Gironde.

Propos recueillis par Anne Detter-Leveugle