diocèse de Luçon

Témoignages

Charles de Foucauls et les Vendéens 

Ils seront nombreux à se rendre à Rome le 15 mai 2022 pour la canonisation de Charles de Foucauld  ! Prêtres et laïcs, dans le diocèse de Luçon, les liens avec le futur saint sont forts et variés. Tous témoignent d’un attachement particulier à cet amoureux de l’eucharistie, frère universel, vivant l’abandon à la Divine Providence.

Depuis 52 ans, le Père Marie-Jo Seiller, prêtre lui aussi de la Fraternité sacerdotale « Jésus Caritas », a un attachement particulier à celui qui sera bientôt déclaré saint. « C’était un grand chercheur de la volonté de Dieu dans des situations inédites. Il s’est toujours demandé où était sa juste place, quelle était sa vocation. Il a œuvré sans cesse pour rejoindre ce qu’il y a de plus pauvre, de plus perdu, pour porter l’Amour du Christ. Il souhaitait vivre dans l’esprit de la Sainte Famille, découverte lorsqu’il a vécu à Nazareth. Une vie simple et cachée, à l’école de Jésus, Marie et Joseph. Il s’est laissé conduire par l’Esprit Saint pour vivre comme à Nazareth, dans les régions les plus éloignées ». Le Père Marie-Jo ajoute : « Comme prêtre diocésain, Charles de Foucauld me montre le chemin, il m’enseigne à vivre mon ministère, au milieu d’un peuple, en l’aimant, le servant et l’enseignant. Il m’aide aussi, en tant que prêtre de la fraternité, à être à la fois enraciné et innovant. Son attachement à la Parole de Dieu et à l’eucharistie est ma boussole. Il m’aide à mettre en pratique cette Parole dans le concret, par «  l’apostolat de «la bonté». J’ai appris, avec lui, que pour annoncer l’Evangile, il faut être soi-même pétri d’Evangile, en mettant en cohérence nos paroles et notre témoignage de vie  »

Corentin Stemler

La prochaine canonisation réjouit le Père Marie-Jo  : « C’est un prêtre un peu inclassable, qui a pris une position originale dans l’Eglise, mais toujours avec obéissance, vis-à-vis de son père spirituel ou de l’évêque du lieu. Il s’est laissé conduire par l’Esprit, priant tous les jours le «  Veni Creator  », mettant au cœur de sa vie la contemplation et l’enracinement dans la prière, et annonçant l’Evangile à tous les hommes ».

Se laisser inspirer par le frère universel

Une pastorale avec Charles de Foucauld : c’est ce qu’il se vit depuis plusieurs années à la Maison d’enfants à caractère social des Apprentis d’Auteuils à Challans. Marie-France Violleau, qui y est animatrice pastorale, indique que ce patronage est très inspirant pour l’action au quotidien auprès de ces jeunes, meurtris par des épreuves familiales. « La mort de ses parents, alors qu’il n’est encore qu’un enfant, marque sa vie. Les enfants accueillis à la Fondation s’identifient facilement à lui. Ceux qui souffrent comprennent la souffrance des autres. A seize ans, en plein mal-être, il est à Paris, il prépare les grandes écoles ; il perd la foi. Dans ses excès de fêtes, de relations amoureuses, il cherche quelque chose. Il cherche à être aimé.

Charles de Foucauld

Je pense à ces jeunes qui font des excès pour être « bien ». Cela m’invite à avoir la certitude qu’au cœur de chaque être humain, il y a le désir d’être aimé, d’aimer, de vivre en paix même si les actes, les apparences semblent suggérer autre chose ». Marie-France poursuit : « Charles de Foucauld vit une conversion radicale. Il est assoiffé du Christ, et nous laisse ces mots : « J’ai perdu mon cœur pour ce Jésus de Nazareth, mort il y a 2000 ans, et depuis je ne cesse de le chercher, autant que le peut ma faiblesse ». Comment faire connaitre et aimer Jésus ? Dans un souci d’ouverture aux autres aux différentes traditions religieuses, aux Apprentis d’Auteuil, on parle de Dieu, mais Jésus est peu nommé. Pourtant, c’est parce que Charles de Foucauld brûle de l’amour du Christ, qu’il reconnait la foi des autres, qu’il reconnait en l’autre un frère, qu’il se fait le frère universel. Il veut dire l’Evangile non en le prêchant mais par sa vie. Ce qui compte pour lui et qu’il tend à pratiquer, c’est l’apostolat de la bonté qui permet la rencontre et les compréhensions mutuelles. Homme de son époque, avec ses limites, ses faiblesses et ses erreurs, il veut aimer les autres comme Dieu les aime ».

Découvrez la totalité de l’article dans le prochain numéro de Catholiques en Vendée.