diocèse de Luçon

REPORTAGE
Bienheureux père Planchat

Bienheureux père Planchat : les 200 ans de sa naissance !

La Vendée compte un nouveau bienheureux, depuis le 22 avril dernier ! Le père Henri Planchat, membre de la congrégation des Frères de Saint Vincent de Paul, né et baptisé à la Roche sur Yon, est une figure édifiante à découvrir, lui qui a donné toute sa vie à Dieu et aux pauvres, jusqu’à son martyr en mai 1871, pendant la Commune de Paris. A l’occasion des 200 ans de sa naissance, en 1823, un triduum est organisé, du 7 au 9 novembre, dans la paroisse Saint Louis de la Roche sur Yon. Tous les fidèles sont invités à y participer !

« Le père Planchat est une nouvelle et belle figure de sainteté que l’Eglise nous présente : c’est une grande joie pour la Vendée, et encore plus pour la paroisse où il est né et a été baptisé, de pouvoir se mettre à son école ! », se réjouit l’abbé Dominique Lubot, curé de la paroisse Saint Louis de la Roche sur Yon en pays yonnais. Depuis l’année dernière et l’annonce de la béatification du père Planchat, la paroisse, également en lien avec les oblats de Saint Vincent de Paul présents à la Roche, souhaite faire découvrir aux fidèles la vie et le message d’Henri-Marie-Mathieu Planchat. Né le 8 novembre 1823 à Bourbon-Vendée (ancien nom de la Roche sur Yon), aîné d’une famille de quatre enfants, sa famille est très croyante et pratiquante. Il est baptisé le 3 janvier 1824 en l’église Saint Hilaire, qui fut remplacée par l’église Saint Louis en 1830.

Cette année 2023 marque donc les 200 ans de sa naissance, suivis, début 2024, des 200 ans de son baptême. Pour le père Lubot, il s’agit donc de fêter dignement cet anniversaire. « La vie dans une paroisse est vraiment une vie féconde. Nous en avons un bel exemple avec le père Planchat. C’est une grande chance pour nous de pouvoir rendre grâce pour ce qu’il a vécu ici, à la Roche. Il a reçu la vie biologique, mais aussi la vie divine, par le sacrement du baptême. Aujourd’hui, on insiste vraiment sur la grâce du baptême, par lequel chacun est ensuite appelé à la sainteté. C’est ici à la Roche, que tout a été donné, puis s’est déployé ensuite tout au long de sa vie. On ne pouvait donc que marquer les 200 ans ici au coeur de la paroisse, après la béatification à Paris en avril dernier, qui était une grande joie et un moment fort ».

Découvrir ce bienheureux qui nous est donné par l’Eglise, mais aussi réveiller le désir de la sainteté, à laquelle tous nous sommes appelés, et susciter des vocations de prêtres : c’est le souhait de la paroisse, qui organise donc un triduum pour l’occasion : mardi 7 novembre sera donné le spectacle ‘Chasseur d’âmes’, à l’ICES à 20 h 30 ; mercredi 8 novembre, jour anniversaire des 200 ans, les messes à Saint Louis, à 7 h 25, 12 h 05 et 19 heures feront mémoire du bienheureux Planchat avant une conférence à 20 h 30 à l’église pour mieux le connaître : Philippe Pichot-Bravard présentera le contexte historique dans lequel il a vécu, et le Père Victor Mac Auliffe, Oblat de Saint Vincent de Paul, évoquera sa vie et son message ; jeudi 9 novembre à 20 h 30, une veillée de prière avec des lectures de textes du Père Planchat et une vénération de ses reliques est organisée à l’église Saint Louis. En effet, suite à la béatification du Père Planchat en avril dernier, une relique a été donnée à la paroisse Saint Louis et installée dans le baptistère, à côté d’une plaque retraçant la vie du Père Planchat. Une autre relique, actuellement chez les oblats de Saint Vincent de Paul, sera déposée dans le futur autel de l’église, dont la restauration est prévue en 2025. « Les reliques sont des signes visibles, rendant proches les saints du Ciel, qui ont vécu parmi nous, en attendant la résurrection des corps », rappelle le père Lubot.

C’est donc auprès de ses reliques que les fidèles sont invités à venir prier et approfondir le message du père Planchat.

Amour de l’eucharistie et service des pauvres

Mais comment un prêtre, mort en martyr pendant la Commune de Paris, peut-il parler à notre temps ? Pour le père Mac Auliffe, comme pour le père Lubot, il y a beaucoup à recevoir de cette figure de sainteté du XIXe siècle. « Il y a chez lui un très grand amour du Christ Jésus : cette caractéristique, propre à tous les saints, et à laquelle tous les baptisés sont appelés, est particulièrement marquante pour ceux qui découvrent la vie du Père Planchat. Il a vécu le service de la charité, avec dévouement, auprès des plus pauvres et des jeunes. Il avait cette volonté de leur faire connaître et procurer le Salut : cette passion pour le Sauveur et les personnes à sauver ne l’a jamais quitté », explique le Père Mac Auliffe. « Il s’occupait non seulement des âmes mais aussi des corps. Il était très attentif à tous les besoins de la personne, dans son intégralité. Comme Saint Vincent de Paul, il était serviteur des coeurs et des corps ».

Il est ainsi appelé ‘l’apôtre des faubourgs’ mais aussi ‘le chasseur d’âmes’. Il a toujours eu le souci des plus pauvres, de leur faire connaître et rencontrer le Christ. Ayant grandi dans une famille catholique pratiquante, il vit très tôt la charité, « mettant ses goûters de côté pour les donner aux pauvres », alors qu’il n’est encore qu’un enfant. Sa mère le surnomme affectueusement son ‘petit Vincent de Paul’. Très jeune, il montre un amour pour l’eucharistie et communie pour la première fois à l’âge de 12 ans. Toute sa vie comme prêtre, il a oeuvré pour que les populations pauvres auprès desquelles il était envoyé, notamment dans le quartier Charonne à Paris, puissent recevoir les sacrements, le baptême ou l’eucharistie. « Sa grande douleur, lorsqu’il était emprisonné, était de ne pas pouvoir accompagner les enfants pour leur première communion ». Le coeur de ses journées était le sacrifice de la messe, et le père Planchat prolongeait sa prière devant le Saint Sacrement, en adoration.

Ce grand amour du Christ se manifeste aussi par l’oraison, ce contact profond avec la Parole de Dieu qui a vivifié toute sa vie de prêtre. « Pour les fidèles aujourd’hui, c’est une belle invitation à prendre du temps pour Dieu, se mettre face à face avec le Seigneur dans le silence, à la fois extérieur mais aussi intérieur », souligne le père Mac Auliffe.