Geneviève CAQUINEAU

Geneviève Caquineau « Soyons le visage du Christ aimant pour nos frères »

 

Une page se tourne à la Maison du diocèse…Après trente ans au service de l’Eglise, dont seize ans comme directrice de la Maison Saint Paul à la Roche sur Yon, Geneviève Caquineau s’apprête à passer la main, pour une retraite bien méritée ! Au seuil de cette nouvelle période qui s’ouvre, et pour laquelle elle a déjà des projets, elle relit avec gratitude ces belles années passées au service du diocèse de Luçon…

« Suis-je toujours au service ? Je me suis posée de nombreuses fois cette question, depuis que j’ai accepté la responsabilité de directrice. Cette notion de service, en veillant à rester dans l’humilité, m’a toujours guidée et habitée dans cette mission », souligne Geneviève. Arrivée en 1992 à la Maison du diocèse, après différents engagements notamment au sein de l’Action Catholique, elle travaille d’abord comme secrétaire comptable pour plusieurs services et mouvements. « La foi et le sens de l’engagement au service des autres m’ont été transmis par mes parents », ajoute cette native de Rochetrejoux, dans le bocage vendéen.

Lorsqu’en 2006, Mgr Santier, évêque de Luçon à l’époque, l’appelle à prendre la suite de Thérèse Besse à la direction de la Maison du diocèse, Geneviève prend le temps de discerner. « C’est à la lumière du texte de Saint Paul aux Corinthiens, avec le soutien de mon mari, Jean- Paul, que j’ai réfléchi et dit ‘oui’. Le corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. En prenant la direction de la Maison du diocèse, c’est ce que j’étais appelée à vivre de manière concrète ! Cette maison est riche de ses nombreux membres diversifiés, qui oeuvrent tous pour servir le Christ et son Eglise. Chacun, à sa place, apporte sa pierre à l’édifice ».

 

Communion et mission

Tout au long de ces années, Geneviève a apprécié de travailler en étroite collaboration et dans la confiance avec les différents évêques : Mgr Santier, Mgr Castet et Mgr Jacolin. « Chacun, avec sa personnalité, a marqué le diocèse de manière différente. L’expérience du synode a été un moment ecclésial fort pour notre diocèse. Aujourd’hui, il me semble que de nombreux défis sont à relever pour notre Eglise, confrontée à un monde qui évolue sans cesse. Comment unifier le spirituel et le service ? Ces deux aspects de la vie chrétienne se nourrissent réciproquement, ils ne sont pas dissociables ! Si nous ne sommes pas habités de la présence de Dieu en nous, nous risquons de nous essouffler dans les engagements que nous prenons et devenir alors moins crédibles ! ‘C’est à la manière de vous aimer les uns les autres que l’on reconnaîtra que vous êtes les disciples du Christ’. Cette parole de l’Ecriture reste un guide pour moi », explique Geneviève.

La communion et l’unité, dans le respect de chacun, restent encore difficile. Les divisions sont parfois vives au sein du presbyterium et des communautés chrétiennes, dans le diocèse de Luçon. En les évoquant, Geneviève insiste : « La communion entre les prêtres, mais aussi entre les laïcs, est urgente ! Les paroisses et les services diocésains ont besoin de mieux collaborer en confiance mutuelle afin de définir ensemble les priorités pour que l’Eglise serve le monde et les Vendéens ». Une Eglise qui se soucie des plus fragiles, qui prend soin de chacun, dans toutes ses dimensions (humaine, sociale, spirituelle), qui permet à ceux qui ne Le connaissent pas de faire la rencontre du Seigneur. La relation, la proximité, la fraternité sont primordiales, pour Geneviève, comme la complémentarité des vocations dans l’Eglise : « Soyons visage du Christ aimant pour nos frères. Cultivons ce lien fraternel d’écoute, de compassion avec ceux qui souffrent. Soyons une Eglise de proximité qui s’intéresse à la vie des gens, ne les juge pas, mais les accompagne avec bienveillance dans leurs questionnements et leurs cheminements ».

 

Accompagner les plus fragiles

La maison Beth’Anaïa, instituée par Mgr Jacolin en 2019, est un beau signe de cette vie fraternelle, au service des plus fragiles. Son mari y étant déjà engagé comme bénévole, Geneviève aime aussi passer du temps, lorsqu’elle le peut, avec les personnes accueillies. « Nous allons accompagner plusieurs d’entre elles à Lourdes fin juillet, pour le pèlerinage diocésain d’été. Ce lieu de pèlerinage, qui m’est cher notamment pour y avoir vécu une belle expérience spirituelle avec ma maman, reste un endroit où l’on reçoit beaucoup de grâces et de joies, aux pieds de la Vierge Marie ».

A quelques jours de son départ en retraite, avant de remettre les clés de la Maison du diocèse à Catherine Heurtebise qui va lui succéder au mois d’août, Geneviève réfléchit aussi à ses projets futurs. « Me reposer d’abord ! Puis, me mettre en route avec Jean-Paul, en Espagne sur les chemins de Saint Ignace de Loyola. Un temps donné pour tourner la page, car trente ans dans une maison, ce n’est pas rien ! Mais aussi un temps pour discerner ce que le Seigneur attend de moi. Prendre du temps pour moi, mon couple et ma famille, nos enfants et nos petits-enfants. Mais aussi du temps pour servir, de quelque manière que ce soit… »

Anne Detter-Leveugle