diocèse de Luçon

Témoignages

L’Avent, chemin d’humilité

Préparer les coeurs à la venue du Sauveur : c’est ce que les catholiques vivent pendant l’Avent qui s’ouvre fin novembre. Un temps béni de quatre semaines, pour s’ancrer dans la prière, vivre dans l’humilité, et tout attendre de Dieu dans la joie !

L’Avent nous invite à renouveler notre coeur, notre attente du Sauveur, qui est notre espérance. Dieu se donne à nous dans l’humilité et la pauvreté d’un Enfant qui naît dans une mangeoire. Préparer les chemins du Seigneur, c’est ouvrir son coeur, s’arrêter. C’est aussi préparer tout notre être à accueillir le Sauveur, c’est désirer ardemment sa présence en nous et pour notre salut. L’humilité, à laquelle nous sommes appelés, invite à tout attendre de Dieu dans la joie et la confiance. A recevoir tout de Dieu, qui s’est fait si petit pour nous. En désirant l’humilité tout au long de l’Avent, nous nous rapprochons de Dieu.

L'Avent dans le diocèse de Luçon

Pendant ce temps de l’Avent, la liturgie nous donne à contempler plusieurs figures bibliques : Isaïe, Jean-Baptiste et la Vierge Marie. A leur suite, c’est avec un coeur humble que nous pouvons méditer et préparer la venue du Sauveur. « Celui qui s’abaisse sera élevé », dit Jésus dans l’Ecriture. La crèche, installée dans les maisons, permet de vivre ce temps de préparation en cheminant avec humilité. Installée dans nos foyers, elle participe de façon concrète à la transmission du message chrétien et de la foi ; elle manifeste la tendresse et l’amour de Jésus, qui vient habiter dans nos logis et dans nos coeurs. Dans sa lettre apostolique « Admirabile signum » (Le merveilleux signe de la crèche), de décembre 2019, le Pape François souligne qu’en « contemplant la scène de Noël, nous sommes invités à nous mettre spirituellement en chemin, attirés par l’humilité de Celui qui s’est fait homme pour rencontrer chaque homme. Et, nous découvrons qu’Il nous aime jusqu’au point de s’unir à nous, pour que nous aussi nous puissions nous unir à Lui. La crèche manifeste la tendresse de Dieu. Lui, le Créateur de l’univers, s’abaisse à notre petitesse. D’une manière particulière, la crèche est une invitation à sentir et à toucher la pauvreté que le Fils de Dieu a choisie pour lui-même dans son incarnation. Elle est donc, implicitement, un appel à le suivre sur le chemin de l’humilité, de la pauvreté, du dépouillement, qui, de la mangeoire de Bethléem conduit à la croix ».

L’humilité de Marie et Joseph

Au coeur de la crèche, se trouvent Marie et Joseph. « La Vierge Marie est une mère qui contemple son enfant et le montre à ceux qui viennent le voir. Ses paroles : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole » sont pour nous tous le témoignage de la façon de s’abandonner dans la foi à la volonté de Dieu », est-il écrit dans « Admirabile signum ». La Vierge Marie, bénie entre toutes les femmes, est restée humble dans son coeur et dans ses actes. En se faisant si petite et humble, elle veut que Jésus grandisse toujours plus dans le coeur des hommes. « À côté de Marie, dans une attitude de protection de l’Enfant et de sa mère, se trouve saint Joseph. Il portait dans son coeur le grand mystère qui enveloppait Jésus et Marie son épouse, et, en homme juste, il s’est toujours confié à la volonté de Dieu et l’a mise en pratique ». Pour Frère Elie, membre de la famille de Saint Joseph, « il accepte librement d’entrer dans le dessein de Dieu avec humilité. En cela, son coeur ne fait qu’un avec celui de Marie. Deux coeurs humbles qui ne feront qu’un à leur tour avec celui de Jésus ».

Des initiatives concrètes pour avancer

Pour signifier concrètement la montée vers la joie de Noël, différentes initiatives sont proposées aux familles. Devant la crèche, les enfants peuvent ainsi manifester chacun de leurs efforts et sacrifices réalisés, en avançant peu à peu leur santon ou leur mouton. « Par des gestes concrets, nous signifions que nous préparons notre coeur à accueillir dans l’humilité et l’abandon la joie de la venue du Sauveur », explique une mère de famille.

En lien avec l’Enseignement catholique en Vendée, le service diocésain de la catéchèse propose aux familles un livret pour se préparer à Noël durant le temps de l’Avent. Au centre une couronne de l’Avent est à compléter chaque semaine. Tout au long des semaines, les enfants peuvent méditer et préparer leur coeur, en suivant les pas de Marie et de Joseph. « Marie a fait confiance à Dieu. Elle est entrée dans une vraie joie, toute divine. Cette année, nous allons aussi entrer dans cette joie et ce mystère de l’Incarnation ! Laissons cette joie nous traverser, nous façonner, nous transformer. Alors, à Noël, nous pourrons accueillir l’Enfant Jésus dans notre coeur ».

Le calendrier de l’Avent est aussi un moyen concret de signifier le cheminement vers Noël. Parmi tous, « La Pastorale des santons de Provence », réalisée par Laure Chanal, illustratrice vendéenne, invite à découvrir les délicatesses de Dieu, pour les enfants de 3 à 10 ans. « Cela va les aider à découvrir que Dieu aime infiniment notre Terre et tous ses habitants. Dieu est délicat avec chacun, Il console, Il réveille les coeurs, Il pardonne, Il donne de la joie, il est un père tendre et généreux pour chacun de ses enfants ». Pour suivre le parcours proposé par ce calendrier de l’Avent, il est aussi possible d’écouter chaque jour un petit passage de la Pastorale des santons de Provence. Chacune des 25 fenêtres s’ouvre sur une petite illustration imprimée sur du papier calque pour laisser passer la lumière d’une lampe. Cela donne un effet vitrail qui émerveillera les petits et les grands. « Nous espérons qu’arrivés au jour de Noël, les enfants auront un grand désir de voir s’accomplir pour eux et pour leurs proches un peu des délicatesses de Dieu qu’ils auront pu découvrir ».

A Luçon, une crèche vivante aura lieu dans le cloître de la cathédrale les 4 et 5 décembre, à l’occasion du marché de Noël. Une quinzaine de jeunes et d’enfants costumés seront présents. Il y aura aussi des animaux.

Le livret réalisé par la DEC et le service de la catéchèse est disponible en contactant le service :

catechese@diocese85.org et sur le site du diocèse : egliseenvendee.fr

ADL

L’Avent, temps d’attente et temps de grâce
Préparons l'Avent

L’Avent, temps d’attente et temps de grâce, un moment à vivre dans une profonde humilité spirituelle

Le temps de l’Avent qui prépare à Noël est à la fois un temps d’attente et de grâce. Avent vient du latin « adventus » qui signifie avènement. L’avènement du Sauveur. S’il rappelle la venue de Jésus à Bethléem il y a plus deux mille ans, il renvoie à tout le temps d’attente du Messie par le peuple d’Israël. Ce temps d’attente a été un temps d’espérance pour tout le peuple peuple d’Israël, peuple humilié par ses ennemis et oppresseurs.

Le Sauveur promis et attendu par le petit et pauvre peuple de Dieu a fait naître chez les fils d’Israël une humilité non seulement due à leur condition mais aussi à l’appel des prophètes. Quatre dimanches avant Noël, les chrétiens vivent ce temps spécial qui les préparent à célébrer la naissance de Jésus dans la joie mais aussi dans la foi et dans l’espérance de la venue du Seigneur dans la gloire.

En réalité, l’Avent dépasse les quatre semaines. C’est toute la vie du croyant qui est un Avent, attente du grand avènement. Mais faut-il fixer les yeux sur la venue lointaine ou proche du Sauveur, puisque nul ne connaît ni le jour ni l’heure, et oublier l’aujourd’hui de Dieu ?

L’attente d’un hôte, d’un plus grand que soit, qui plus est, d’un Sauveur, d’un libérateur suppose une profonde humilité. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est non seulement le bon vouloir de l’hôte qui le met en route, mais aussi et surtout l’amour gratuit qui le fait mouvoir. La venue du Messie va au-delà d’une simple promesse de salut par condescendance. Elle est la preuve suprême de l’amour du Père qui envoie son Fils pour libérer et sauver son peuple de l’esclavage du péché et de la mort. On comprend donc que ce n’est pas un mérite mais en réalité un don. Si chez certains peuples le don se reçoit à genou, il témoigne non pas de la servitude mais d’une profonde humilité empreinte de reconnaissance. L’avent est l’attente de la manifestation de l’amour de Dieu qui se donne en son Fils Jésus-Christ. Ce don de Dieu qui dépasse infiniment nos mérites nécessite de notre part humilité et gratitude.

Le temps de l’attente pour le peuple d’Israël a été long et l’a souvent exposé au découragement voire la désespérance. A maintes reprises, les prophètes l’ont appelé à garder confiance et se tenir prêt puisque Dieu ne saurait mentir ni faillir à ses promesses. La suite a montré que Dieu a bien tenu sa promesse et dans l’une des prières du temps de l’Avent, nous demandons à Dieu : « Creuse dans nos coeurs une attente aussi vaste que tes promesses ». Il faut savoir attendre le temps de Dieu. Cette attente se vit dans l’humilité, la patience et la foi. Ainsi en a-t-il été pour le premier avènement. Tel aussi doit être l’Avent de tous les jours. C’est quotidiennement que Dieu vient à nous : « Voici que je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui » (Ap 3,20). Mais comment sentir sa présence à notre porte et l’accueillir si nous ne sommes pas assez humbles pour distinguer sa présence ? Il vient à nous tous les jours dans l’Eucharistie et dans nos frères et soeurs. Caché dans l’humble hostie et caché en eux, seule l’humilité nous permettra de bien l’accueillir avec amour et gratitude. Laquelle vertu nous est nécessaire pour vivre l’Avent de toute année liturgique qui conduit à Noël et l’avent de la grande rencontre où Dieu sera tout en tous.

Le temps de l’Avent qui commence le 28 novembre 2021 nous invite à y entrer dans une démarche d’humilité qui nous permette de préparer notre coeur pour accueillir Dieu dans notre vie. Sans l’humilité, l’homme n’a pas besoin de Sauveur alors que nous chrétiens, nous le savons et nous confessons : c’est en Jésus que nous avons le salut. Avoir besoin d’un Sauveur, c’est signe que nous n’en sommes pas capables de notre propre chef.

Humblement, demandons à Jésus dans la force de l’Esprit de nous relever de nos fautes et de nos faiblesses pour être prêts le jour de sa venue !

Abbé Verkys Nonvignon, curé des paroisses Saint Jacques du Val Graon et Notre-Dame de Lumière