Evêque du diocèse de Luçon

Édito de Mgr JACOLIN
Mgr Jacolin

« Merci Olivier ! »

Tels sont les mots que le Père Robert Chapotte prononça avec force et émotion en conclusion de son homélie pour les obsèques du Père Olivier Maire. Ces mots, je les reprends aujourd’hui et je voudrais exprimer ce que je mets dans mon merci.

Nous sommes dans un combat qui durera jusqu’à la fin du monde. Ce combat peut prendre des formes différentes selon les époques, mais il reste fondamentalement le même : un combat entre Dieu, source de Vie, de Vérité et d’Amour, et la créature qui s’est rebellée, l’Adversaire, le diable : 

« depuis le commencement… meurtrier…, menteur et père du mensonge » (Jn 8, 44) ;

un combat dont l’enjeu est le salut de l’humanité et du monde ; un combat qui nous dépasse mais qui traverse nos vies et devant lequel nous ne pouvons pas nous dérober.

La vie et la mort de notre frère nous indiquent la voie, humble, vraie et courageuse, d’un disciple du Christ Jésus qui cherche à suivre au plus près celui qui est : 

« le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6).

Cette voie n’est pas une voie médiane, un compromis entre une attitude trop rigide ou une attitude trop lâche, mais celle qui rejoint en profondeur la vraie radicalité de l’Evangile. Elle est la voie du disciple qui aime le Seigneur, les hommes et le monde au point d’engager totalement sa vie au service de l’œuvre de salut accomplie par le Christ, lui qui : 

« ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1).

Olivier Maire a suivi son Seigneur et son ami, Jésus, qui nous a laissé un unique commandement :

« Mon
commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 12-13).

Juste auparavant Jésus déclarait :

« Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite » (Jn 15, 11).

Il rayonnait du visage d’Olivier une douceur sereine qui pacifiait et réconfortait ceux qui le rencontraient. On sentait que cela venait de plus loin que lui, de cette joie d’aimer que Jésus communique à ses amis.

On ne devient pas disciple-missionnaire du Christ en dehors de l’Eglise et de la communion des saints. Jeune homme, Olivier avait été séduit par l’exemple et l’enseignement du Père Louis-Marie Grignon de Montfort. Il s’est mis à son école et l’a suivi dans ce qui constitue les trois grandes orientations de sa spiritualité.

1- Saint Louis-Marie de Montfort avait un grand amour pour les pauvres en qui il voyait le Christ.
Pendant plusieurs années il a été aumônier de l’hôpital de Poitiers, partageant au plus près la condition des plus pauvres. Le père Olivier avec les pères de la Compagnie de Marie a pratiqué
cette proximité « risquée » avec les plus pauvres dans ses différentes missions en Haïti, en
Ouganda ou ici en France.

2- Saint Louis-Marie déployait beaucoup de zèle à annoncer l’Evangile aux plus simples, d’où les missions populaires qu’il a conduites dans tout l’ouest de la France : « l’annonce de l’Evangile est la première des charités » disait Jean-Paul II. Le Père Olivier tenait du charisme de son fondateur pour évangéliser tous ceux vers qui il était envoyé : ses homélies, simples et profondes, touchaient le cœur des auditeurs.

Oui, merci Olivier !
Merci de nous rappeler que, à la suite de Jésus doux et humble de cœur, la seule vraie radicalité
évangélique est de donner sa vie pour Dieu et pour les autres, à commencer pour les plus pauvres. Merci pour ton regard et ton sourire bienveillants sur tous ceux que tu rencontrais.
Merci de nous introduire, par tes paroles et par toute ta vie dans la doctrine spirituelle de saint
Louis-Marie Grignon de Montfort : « Tout à Jésus par Marie ! »

François JACOLIN
Evêque de Luçon