diocèse de Luçon

Vie du diocèse

Session sur la diaconie :

« L’Esprit Saint nous pousse vers les périphéries ! »

La session annuelle de formation s’est déroulée les 18 et 19 mai, sur le thème de la diaconie. Une cinquantaine de personnes (prêtres, diacres, laïcs en mission ecclésiale) ont pu suivre en visio-conférence la réflexion riche et nourrissante de Sœur Laure Blanchon, enseignante au Centre Sèvres à Paris. Cette religieuse ursuline est engagée à plusieurs titres dans le service des personnes en situation de précarité, dans le diocèse de Tours, mais aussi au sein du Réseau Saint Laurent. Forte de son expérience, partagée avec simplicité, elle a ainsi donné des pistes pour que l’Eglise diocésaine soit davantage missionnaire, en continuant de porter le souci des plus fragiles.

Revisitant la longue tradition de l’Eglise, qui au cours des siècles, n’a cessé de porter attention aux personnes pauvres, malades, souffrantes, Sœur Laure a d’abord invité chacun à méditer l’attitude du Christ. Au cours de très nombreux passages de l’Ecriture, Il se fait proche des personnes rejetées, Il mange avec eux, les guérit. « Nous sommes ainsi appelés à emboîter le pas à Jésus, qui se pauvre Lui aussi, en se donnant à eux. Il est le Messie compatissant, qui vient sauver et libérer ceux et celles qui sont malades ». La Bonne Nouvelle du Salut est annoncée aux pauvres, « elle a un effet de consolation, de libération », souligne Sœur Laure. « Jésus se fait le Messie des pauvres, et Il le fait en étant un Messie pauvre. Familier des périphéries, Il se laisse toucher, rejoindre, affecter par ce que vit le pauvre. Il le met au centre, lui redonne vie, dignité et liberté ». Sœur Laure poursuit : « Dans Sa Passion, Jésus devient Lui-même le pauvre, l’exclu, l’humilié. Il s’identifie à ceux qui sont rejetés. Nous sommes aussi invités à vivre donnés comme Jésus au Père et à ses frères les plus pauvres ».

Briser les peurs et oser la rencontre

Pour Sœur Laure, l’une des clés pour vivre la diaconie doit s’inspirer des multiples exemples des saints et des saintes, qui, ont suivi l’exemple du Christ depuis plus de vingt siècles. « D’une attitude d’aide et d’assistanat, l’Eglise a ensuite évolué vers une posture impliquant les plus pauvres à devenir acteurs, à une inclusion de ces personnes au sein de la société ». Un défi de taille demeure : celle de vaincre la peur des personnes dites « marginales ». « Cela passe par des choses très simples », partage Sœur Laure, forte de son expérience au sein de nombreuses associations : « tisser des relations, faire de petits pas dans l’amitié et la fraternité. Beaucoup de belles choses se passent autour de nous sans faire de bruit, ne l’oublions pas ! Partageons ces belles histoires que nous vivons avec ces personnes ».

religieuse

Lors de la deuxième journée de la session, Sœur Laure a invité chacun des acteurs du diocèse à la réflexion pour devenir « davantage une Eglise en sortie, fraternelle », à l’invitation du Pape François. Depuis bientôt deux ans, selon le souhait de Mgr Jacolin, la maison Beth’Anaïa, au cœur de la maison du diocèse, veut être le signe d’une présence visible de l’Eglise aux personnes les plus fragiles. Il s’agit maintenant de poursuivre dans cet élan, de permettre à chacun, quelle que soit sa situation de pauvreté, de faire la rencontre personnelle du Christ. « L’Esprit Saint nous pousse à aller au bord du monde, pour nous faire proches et solidaires de ceux qui souffrent », rappelle Sœur Laure. « Prions pour que l’Esprit nous donne cette audace, nous permette de quitter ce qui nous paralyse pour aller aux périphéries ! Prions pour une Eglise qui mette les pauvres au centre, que nous marchions tous ensemble vers le Royaume ! ».

Tous concernés

« Nous sommes tous concernés, cela n’est pas que l’affaire de spécialistes de la charité. Tout baptisé est une mission. Nous avons à nous mettre en mouvement pour les aimer et les servir ; ainsi, nous devenons un rayonnement de Jésus par notre amour ». Sœur Laure appelle à entrer en apprentissage, « à cheminer dans une posture de réciprocité avec les personnes fragiles, pour découvrir ce qu’elles vivent. Apprenons d’elles en les accueillant, les écoutant, en leur donnant la parole, en nous mettant à leur école. Ce chemin de compagnonnage est un chemin avec et pour le Seigneur ».

Plusieurs pistes ont été données en conclusion de cette session, pour que l’Eglise diocésaine continue de servir et d’aimer les plus fragiles, comme c’est déjà le cas par exemple avec les Fratelli : initier une journée fraternelle annuelle, susciter toujours plus de liens avec des structures extérieures à l’Eglise, donner des responsabilités aux personnes fragiles au sein des communautés chrétiennes… Le champ de la mission est vaste mais stimulant !

ADL